Deux nouveaux biomarqueurs urinaires pour évaluer précocement les lésions rénales aiguës

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PARIS, 5 mars 2013 – Deux nouveaux biomarqueurs facilement mesurables dans l’urine, IGFBP7 et TIMP-2, permettraient de détecter précocement les patients atteints de lésions rénales aiguës, selon un article publié le 6 février 2013 dans la revue Critical Care.

Par rapport aux tests actuels disponibles sur le marché, la détection de lésions rénales serait possible environ 12 à 36 heures plus tôt avec ces nouveaux biomarqueurs.

Les scientifiques de la clinique Mayo de Rochester (Minnesota, USA) ont évalué près de 340 biomarqueurs dans une étude multicentrique pour trouver ceux d’entre eux qui ont la plus forte corrélation avec le risque de lésions rénales aiguës.

Dans une première étude, ils ont examiné 522 adultes de trois cohortes distinctes, en intégrant les patients atteints de choc septiques, ceux ayant subi une chirurgie majeure ou des traumatismes. Dans une seconde étude de validation, ils ont sélectionné 744 sujets adultes atteints de maladies graves mais sans preuve d’insuffisance rénale aiguë au moment de leur intégration dans l’étude. Enfin, la cohorte d’analyse finale a été constituée d’un échantillon hétérogène de 728 patients gravement malades.

Des échantillons d’urine et de sang ont été recueillis pour chaque patient lors de l’inscription et jusqu’à 18 heures plus tard par des méthodes standards. Après centrifugation, les biomarqueurs ont été mesurés par des immunoessais simples ou multiplexes en utilisant des tests ELISA standards.

Les deux biomarqueurs avec la corrélation la plus élevée à des risques de lésions rénales sont le facteur de croissance IGFBP7 (Insuline-like growth factor-binding protein 7) et l’inhibiteur TIMP-2 (Tissue Inhibitor of Metalloproteinases-2).

Les enquêteurs ont également examiné la capacité de discrimination entre des lésions rénales graves et des lésions rénales moins sévères (par exemple lors d’une maladie rénale chronique). Contrairement aux biomarqueurs urinaires connus tels que KIM-1 (urine kidney-injury marker-1) et NGAL (urine neutrophil gelatinase-associated lipocalin), TIMP-2 et IGFBP7 ont montré une capacité de discrimination très nette entre les lésions rénales aiguës et non-aiguës.

Les auteurs ont conclu que IGFBP7 et TIMP-2 étaient de nouveaux biomarqueurs des lésions rénales aiguës. Ils assurent un meilleur rendement que les marqueurs existants pour prédire l’évolution de lésions rénales modérées ou sévères dans les 12 heures suivant la biopsie.

De plus, le risque majeur d’événements adverses tels que la mort, la dialyse ou une insuffisance rénale persistante dans les 30 jours, est fortement élevé pour un rapport [TIMP-2] • [IGFBP7] supérieur à 0,3 et même doublé lorsque cette valeur est supérieure à 2,0.

A.V.

Crédit photo : © Hellerhoff-Wikimedia