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PARIS, 18 février 2013 – A l’occasion de la journée mondiale contre le cancer le 4 février dernier, pouvoirs publics et entreprises ont réaffirmé leur volonté de développer la nanomédecine pour contrer plus efficacement le cancer.
Le cancéropôle Lyon Auvergne Rhônes-Alpes, la société Nanobiotix et la plateforme technologique européenne de nanomédecine (ETPN) ont tenu à mettre l’accent sur ce nouveau paradigme qui décloisonne les approches. « Il s’agit d’une véritable révolution. La biologie n’est plus la seule à intervenir dans les traitements, l’interdisciplinarité permet l’apport de la physique. Nous pouvons fabriquer des objets de taille nanométrique avec une fonction physique à une échelle inférieure à celle des cellules », s’est enthousiasmé Laurent Lévy, P.-D.G. de Nanobiotix et vice-président de l’ETPN. Côté traitements, la nanomédecine fournit déjà 77 produits commercialisés pour environ 70 en essais cliniques. Certains, comme NanoXray de Nanobiotix, visent à potentialiser la radiothérapie en épargnant les tissus sains. D’autres, comme ceux développés par l’équipe du Pr Elias Fattal à la faculté de pharmacie de Chatenay-Malabry, se présentent sous forme de nanosphères poreuses contenant des molécules actives, pouvant être délivrées de façon passive ou active. « Nous avons besoin pour cela de cibles spécifiques », soulève Elias Fattal. Des cibles qui seront également pertinentes pour le développement de nouveaux outils de diagnostic. « Le diagnostic est un élément important de la nanomédecine, que ce soit par l’imagerie ou bien in vitro. Les analyses sur puces à ADN ou grâce à des particules magnétiques sur échantillons de sang, c’est déjà de la nanomédecine », illustre Laurent Lévy.
La frontière diagnostic-traitement serait également en train d’être levée dans le cadre de la génération future de thérapie personnalisée. « Afin d’avoir une vectorisation encore plus ciblée, nous développons ce qu’on pourrait appeler le « théranostic », l’alliance du diagnostic et de la thérapie. Des nanosphères porteuses d’un élément de contraste et d’un élément de reconnaissance sont injectées. On peut suivre par IRM ou échographie leur progression. Lorsqu’elles sont liées à leur cible, il s’agit alors d’activer la libération du principe actif qu’elles contiennent, par exemple sous l’effet d’ultra-sons », anticipe déjà Elias Fattal.
Pour atteindre de tels objectifs, les efforts privés et publics se structurent en ce moment. Exemple de partenariat, le projet européen Nanomed 2020, qui regroupe environ 200 universités, instituts de recherche, PME, industries, a été lancé en septembre 2012 avec un financement de 500 000 euros de la Commission européenne.
N.G.