Le Haut Conseil de la Santé publique recommande le dépistage de la bilharziose à Schistosoma haematobium
(baignade, trempage d’un membre, etc.) entre 2011 et 2013 sur une période allant du 1er juin au 30 septembre.
La bilharziose à Schistosoma haematobium est une affection parasitaire endémique de l’Afrique intertropicale, de Madagascar et du Moyen-Orient. Le réservoir est l’homme porteur de vers adultes, dont les œufs se déplacent à travers les tissus. Ils gagneront la lumière vésicale des organes avant d’être éliminés avec les urines et d’arriver dans l’eau où le cycle se poursuivra. Sorti de l’œuf, le parasite pénètre dans un gastéropode aquatique du genre bulin (hôte intermédiaire). Après quatre semaines, ce mollusque libère les formes infectantes de ce parasite (les furcocercaires), qui survivront une journée dans l’eau. L’homme se contamine alors par pénétration cutanée des furcocercaires lors d’un contact, même bref, avec de l’eau douce.
Au 19 mai, 14 cas répartis en quatre groupes distincts ont été déclarés à Toulouse, Strasbourg et en Allemagne. L’interrogatoire a révélé qu’ils avaient tous fréquenté un même lieu de baignade en Corse : la rivière Cavu à Sainte-Lucie de Porto Vecchio. Les analyses malacologiques ont mis en évidence la présence de bulins, des mollusques d’eau douce, dans le Cavu. Ces résultats rendent l’hypothèse d’une contamination de la rivière Cavu par le Schistosoma haematobium biologiquement possible, estime le HCSP.
Ayant pris en considération le cycle de la maladie, le contexte épidémiologique qui oriente vers une transmission locale et les modalités de diagnostic et de traitement, le HCSP recommande un dépistage organisé selon le niveau de risque de la population.
Dépistage de la bilharziose
Le dépistage repose sur la sérologie. Le HCSP recommande de traiter tous les patients ayant une sérologie positive.
Dans un communiqué diffusé lundi, la Direction générale de la Santé (DGS) indique que les personnes exposées et présentant des symptômes -difficultés urinaires et sang dans les urines, notamment- et/ou celles ayant eu des contacts répétés avec l’eau de cette rivière doivent se faire diagnostiquer prioritairement.
En cas de diagnostic positif, le bilan complémentaire nécessite l’évaluation de l’intégrité des voies urinaires, par échographie et de la fonction rénale par une créatininémie. Le médecin pourra compléter son bilan par une numération sanguine et un examen parasitologique des urines.
Le traitement antiparasitaire des personnes infectées devrait limiter le risque de ré-ensemencement des cours d’eau où sont présents des bulins et donc la transmission, explique le HCSP. Le traitement repose sur la prise de praziquantel (Biltricide, Bayer).
Prévention
Le HCSP recommande la réalisation d’une analyse malacologique visant à évaluer l’infection des bulins du Cavu. En termes de prévention, il recommande de :
– s’abstenir de tout contact cutané avec l’eau douce dans les zones à risque et en particulier dans la rivière Cavu ;
– s’abstenir d’uriner dans les rivières de ces mêmes zones compte tenu du mode de contamination et de la présence de bulins.
La DGS précise que tout contact cutané par baignade ou immersion partielle dans le cours d’eau Cavu est interdit sur les communes de Conca et Zonza par arrêté préfectoral du 16 juin 2014.
Numéro vert d’information, du lundi au vendredi de 9h à 19h : 0 800 130 000
D’après un communiqué du Haut Conseil de la Santé Publique et l’APM