L’Unapei favorable sous conditions à la généralisation du diagnostic prénatal de la trisomie à partir du prélèvement de sang de la femme enceinte
Sans risque pour la femme enceinte, ce diagnostic prénatal diminue le nombre de gestes invasifs et permet de limiter une partie des pertes fœtales. En tenant compte du contexte sociétal, l’Unapei se prononce en faveur de la généralisation du diagnostic prénatal de la trisomie à partir d’un simple prélèvement de sang aux femmes identifiées à risque à l’issue des dépistages de première intention, analyses de sang et mesures échographiques et dont le consentement éclairé a été préalablement recueilli.
Ce test ne doit pas être généralisé à la détection d’anomalies génétiques non recherchées initialement.
L’Unapei se prononce également en faveur de son financement via la solidarité nationale en tous points du territoire et sans conditions de ressource, d’un encouragement à la recherche sur les handicaps et du financement des services d’accompagnement des femmes et des familles qui ont recours au diagnostic prénatal.
Dans son rapport d’activité de 2010, l’Agence de la biomédecine comptabilisait 1934 trisomies 21 diagnostiquées par un examen invasif, conduisant 1567 (soit 81%) femmes enceintes à interrompre médicalement leur grossesse. En France, toujours selon l’agence de biomédecine, il naît actuellement 500 enfants trisomiques par an.
Des risques de décisions précipitées d’interruption de grossesse
Les interrogations portent sur les risques de décisions précipitées d’interruption de grossesse par les femmes et les couples concernés et sur les risques de dérives eugéniques. Il n’était par ailleurs pas envisageable d’isoler une réflexion éthique de celle plus générale sur la maladie, le handicap et la différence et donc de négliger la dimension sociale et politique de cette question.
« L’Unapei est composée de parents, de proches de personnes handicapées mentales. Nous ne pouvons envisager nos vies sans elles. L’Unapei milite pour le droit à la différence et se doit de valoriser la richesse des apports des personnes différentes dans notre société. Elle veillera à ce que les familles aient véritablement le choix d’avoir recours ou non, au test prénatal et qu’elles ne soient pas influencées par des pressions sociétales » déclare Christel Prado, présidente de l’Unapei.