Le virus Ebola retrouvé dans le sperme jusqu’à neuf mois après l’apparition des symptômes

Une équipe de scientifiques dirigée par le ministère de la Santé de la Sierra Leone a recruté un échantillon de 100 survivants de l’Espace district ouest de la Sierra Leone pour des tests sur le virus Ebola. Un questionnaire a ét administré à tous les participants, afin de recueillir des informations au sujet de leur épisode d’EVD, de leur état de santé auto-déclarée, de leur comportement sexuel, de leurs caractéristiques sociodémographiques, et de la date à laquelle ils ont rapporté leur infection par l’EVD. Des échantillons de sperme ont également été recueillis et réfrigérés chez 93 hommes de plus de 18 ans afin d’analyser la présence de matériel génétique du virus Ebola. Les hommes ont été recrutés pour l’étude entre 2 et 10 mois après le début de leur maladie.

Le principal mode de transmission de ce virus est le contact direct avec le sang ou les fluides corporels d’une personne ayant contracté la maladie Ebola (EVD) ou avec le corps d’une personne décédée de l’EVD. Cependant, le virus Ebola peut persister dans les fluides corporels des survivants pendant la convalescence, ce qui peut entraîner la transmission du virus.

Auparavant, on recommandait aux survivants de l’EVD de pratiquer l’abstinence sexuelle ou d’utiliser un préservatif jusqu’à trois mois après la récupération. Ces recommandations étaient basées sur les résultats d’observation de la présence du virus sur huit échantillons de sperme obtenus de survivants d’EVD ou du Virus de Marburg. Pour ce dernier virus, la plus longue période pendant laquelle le virus infectieux a été retrouvé dans le sperme était de 82 jours après l’apparition des symptômes.

Les scientifiques ont testé les échantillons de sperme du groupe questionné par RT-PCR quantitative en utilisant des gènes cibles spécifiques du virus Ebola (NP et VP40) ainsi que le gène humain de la β2-microglobuline (B2M). Un spécimen était considéré comme positif si le VP40 et le NP étaient tous deux détectés en l’espace de 40 cycles de réplication. Le spécimen était considéré comme négatif si aucun gène cible du virus Ebola n’était détecté ou si les conclusions relatives au statut de B2M étaient positifs. L’amplification de B2M servait de contrôle d’extraction et de qualité de l’ARN. Les résultats étaient jugés indéterminés si un seul des deux gènes cibles (NP ou VP40) était détecté.

Parmi les tests réalisés dans les 3 premiers mois après le début de la maladie, tous étaient positifs (9/9, soit 100 %). Lorsqu’ils ont été faits entre 4 et 6 mois après le début de la maladie, plus d’un homme sur deux (26/40, soit 65 %) possédait encore des traces de persistance du virus dans son sperme ; entre 7 et 9 mois, les tests ont été positifs pour un quart des hommes (11/43, soit 26 %). Les hommes ont été informés des résultats des tests, ont eu des conseils et des préservatifs leur ont été remis.

Bruce Aylward, MD, Directeur général adjoint de l’Organisation mondiale de la santé a déclaré : « Ces résultats viennent, à un moment très important, nous rappeler que, bien que le nombre de cas d’Ebola continuent à chuter, les survivants du virus Ebola et leurs familles continuent à se battre avec les effets de la maladie. Cette étude fournit une preuve supplémentaire que les survivants ont besoin d’un soutien continu substantiel, 6 à 12 mois après l’apparition des symptômes, pour répondre à ces défis et rassurer leurs partenaires en ne les exposant pas au virus potentiel. »

D’après un communiqué de l’OMS

La rédaction