Google s’allie à Sanofi pour lutter contre le diabète

Cette collaboration, vise, selon le communiqué, à « améliorer la prise en charge et les résultats cliniques des personnes atteintes de diabète de type 1 et 2. » Denise Silber, présidente de Basil Stratégie, nous dévoile, sur le site Challenges, les raisons de cet accord.

« Le diabète se prête particulièrement à la convergence des méthodes classiques et de la santé connectée, explique Mme Silber. Il touche un grand nombre de personnes et suscite beaucoup de recherches car il y a un potentiel d’amélioration considérable. »

Google a besoin de Sanofi, afin de pouvoir développer un produit compatible avec les exigences des autorités de santé. Sanofi apporte à Google son expertise dans la délivrance des AMM (autorisations de mise sur le marché). En juillet dernier, Google a passé un accord avec Novartis pour mettre au point des lentilles de contact intelligentes capables de mesurer la glycémie. Au début de l’année, Google a passé un accord avec Biogen pour analyser des données concernant la sclérose en plaque.

« Aujourd’hui, 400 millions de personnes sont diabétiques. Ce sera près de 600 millions en 2035. Il faut une approche plus individuelle, pas statistique et moyenne », déclare Andrew Conrad, à la tête de Google Life Sciences, dans une interview aux Echos. « Pour cela, il faudrait être capable de suivre de façon permanente et précise les taux de glucose. Il faut des capteurs et des dispositifs médicaux. »

« Les laboratoires ont intérêt à rester dans la course de la santé connectée pour continuer à engranger des bénéfices, explique Mme Silber. La notion de ‘beyond the pill’ est en train de gagner du terrain. Nous sommes en train de passer de la période ‘voici mon médicament’ à ‘voici la façon de le prendre’. »

Avec les outils de l’e-santé, il est désormais possible d’évaluer le taux de succès d’un produit, ou de vérifier la bonne prise d’un médicament. « Dès lors, le laboratoire dispose de nouveaux arguments pour fixer le prix d’un médicament aux régulateurs. Nous allons vers un monde où les autorités vont vouloir trouver des méthodes pour que le dépistage des maladies soit obligatoire. Il s’agit donc de préparer les populations à un changement d’attitude vis-à-vis de la santé : qu’est-ce que les autorités peuvent demander en échange d’un système de santé en apparence gratuit ? » Selon Mme Silber, le public devra prendre conscience de la nécessité d’une contrepartie en échange de cette gratuité. Une contrepartie qui pourrait bien passer par l’obligation de porter des capteurs envoyant des données au médecin en temps réel.

d’après Les Echos et Challenges

La rédaction