ECN 2016 : nouvelle débâcle en biologie médicale !
Depuis plusieurs années les étudiants en médecine boudent la profession de biologiste médical. Cette année encore, aux ECN 2016, l’analyse des postes et rangs limites met en exergue le manque d’enthousiasme des médecins pour la spécialité de biologie médicale. L’analyse des syndicats d’internes révèle en effet que de manière identique à l’année 2015, « plus de la moitié des choix de cette profession se fait par des étudiants classés au-dessus du rang 7000. »
Le syndicat souligne pourtant « qu’avant la réforme de la biologie médicale en 2008, le dernier poste de biologie médicale avait été choisi à la 2895e place, dans la première moitié des postes disponibles aux ECN. »
En 2016, et pour la deuxième année consécutive, des postes restent vacants à l’issue de la répartition (12 postes vacants) et ce, malgré une diminution de 27 du nombre de postes proposés par rapport à 2015 (118 en 2016 contre 145 en 2015). « Avec le recul, l’Ordonnance du 13 janvier 2010 qui prônait une médicalisation a eu l’effet radicalement inverse », regrettent les syndicats d’internes. « Cette réforme a fait le lit de la financiarisation et de l’industrialisation, encourageant de fait la précarité de l’exercice des jeunes biologistes. Elle est allée trop loin dans la mise en place de contraintes normatives en provoquant in fine la fuite des jeunes médecins qui désertent à présent la spécialité. »
Ce constat est différent concernant la filière pharmacie puisque la biologie demeure une spécialité plébiscitée mais la situation reste préoccupante et pourrait être en passe de se généraliser à la filière pharmacie, notamment par certains aspects qui rendent la spécialité Pharmacie Hospitalière plus attractive qu’auparavant.
« Les instances doivent être conscientes de ce bouleversement afin de travailler avec les représentants de la biologie médicale dans l’objectif d’améliorer l’attractivité de la profession. » L’ISNI, la FNSIP-BM et le SJBM souhaitent donc transformer la réforme du 3e cycle des études médicales en succès et rendre la spécialité de biologie médicale « plus innovante et plus attractive auprès des carabins. »
De ce fait, ils tiennent à mettre en évidence « la formation d’excellence » de ce secteur, mais aussi « la diversité des parcours, la biologie polyvalente, la spécialisation, la médicalisation, ainsi que la reconnaissance européenne et l’ouverture à la Recherche », qu’ils qualifient « d’ingrédients du succès » dans cette nouvelle réforme qui « doit assurer la pérennité d’un modèle français de pointe, de qualité et de proximité. »