Un test pour cartographier la réaction immunitaire
Christophe Hourioux, de l’unité Morphogénèse et antigénicité du VIH et des virus des hépatites de l’Inserm (U1259), à Tours, a obtenu un financement du programme Flash-Covid, de l’Agence nationale de la recherche, pour se pencher sur le SARS-CoV-2. Son projet ? Développer un nouveau test sérologique capable d’identifier plus finement les cibles de la réponse immunitaire contre ce virus, non à l’échelle des protéines entières, mais à celle de différents fragments peptidiques. Les chercheurs ont d’abord identifié une cinquantaine de fragments susceptibles d’être immunogènes, au sein de deux protéines de structure du SARS-CoV-2. Ils sont maintenant en train de les synthétiser en laboratoire avant de les mettre au contact de sérums d’anciens patients hospitalisés au CHU de Tours, de témoins non infectés, mais aussi de personnels soignants du CHU afin de disposer d’informations sur une population au profil différent des patients hospitalisés (plus jeunes, sans comorbidité…). Ainsi, les scientifiques espèrent déterminer parmi ces peptides lesquels sont les plus immunogènes et s’ils sont les mêmes en fonction de l’âge des patients, de leur profil, de la sévérité de l’infection… Ils renouvelleront aussi l’expérience sur des sérums prélevés à différents stades de la maladie pour obtenir une cartographie dynamique de la réponse immunitaire. L’identification des anticorps les plus « neutralisants », associés à une guérison rapide, pourrait notamment être utile à la conception des vaccins tant attendus.