Médecins et biologistes défavorables aux Trods Covid-19
L’article 26 de l’arrêté du 10 juillet autorise « les médecins ou sous leur responsabilité un autre professionnel de santé d’une part, et les pharmaciens d’officine d’autre part, à réaliser les tests rapides d’orientation diagnostique sur sang capillaire de détection des anticorps dirigés contre le SARS-CoV-2 selon les recommandations de la Haute Autorité de santé »
Le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) et les différentes organisations médicales (dont les biologistes médicaux) se sont pourtant prononcés contre. Ils listent leurs arguments techniques et de santé publique dans un communiqué qui souligne « le manque d’intérêt en terme médical et de santé publique de ces Trods ».
Le CNOM s’était rapproché des organisations médicales concernées ou avait pris connaissance de leur expression publique sur le dispositif envisagé : Conseil national professionnel (CNP) de Médecine Générale (CMG) et syndicats représentatifs des médecins (CSMF, MG France, FMF, SML), CNP d’Infectiologie et Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF), CNP de Biologie Médicale et syndicats représentatifs des biologistes médicaux (SJBM, SNBM, FNSIPBM, SLBC, SNMBCHU, SDB, FNSPBHU, SNBH).
Leur analyse commune repose sur trois points.
- Les Trods Covid-19 ne s’inscrivent pas dans le parcours individuel de prise en charge des patients par les médecins. Ils nécessitent un test « conventionnel » de confirmation et une explication délicate du résultat.
- Les Trods Covid-19 ne permettent pas d’améliorer la connaissance épidémiologique de la Covid-19 contrairement aux tests virologiques et sérologiques réalisés dans les laboratoires d’analyse médicale, dont les résultats positifs sont automatiquement transmis au médecin prescripteur et au système d’information national SIDEP.
- L’autorisation des Trods Covid-19 n’est pas justifiée par une difficulté d’accès aux tests diagnostiques biologiques de la Covid-19 car le maillage par les laboratoires d’analyse médicale et les infirmières pouvant réaliser des prélèvements est satisfaisant sur le territoire national.
Un avis négatif a donc été transmis par le CNOM au ministre chargé de la santé dans un courrier du 10 juillet 2020.
« Si la signification clinique des résultats des Trods Covid-19 était mieux connue, si leur déploiement pouvait s’intégrer dans le parcours individuel de prise en charge des patients par les médecins et s’ils pouvaient contribuer à la connaissance épidémiologique de la Covid-19, cette position pourrait éventuellement évoluer » nuance le communiqué.
Prélèvements naso-pharyngés par les techniciens de laboratoire
Une fois formés par les biologistes médicaux, les techniciens de laboratoire peuvent réaliser les prélèvements naso-pharyngés selon ce même arrêté du 10 juillet 2020 (V de l’article 25) lorsque les laboratoires de biologie médicale ne disposent pas du nombre de personnels nécessaire.
Cette formation porte sur les conditions de réalisation du prélèvement naso-pharyngé, afin d’assurer la protection individuelle des techniciens mobilisés et la qualité du prélèvement.