Sensibiliser le grand public aux missions des biologistes

« Présents au sein de 4800 sites, dont 4000 privés, répartis de façon homogène sur le territoire, les biologistes médicaux sont des professionnels de haut niveau de compétence, de proximité, accessibles rapidement pour la prise en charge des patients. Leurs compétences doivent être utilisées dans les parcours de soin », entend rappeler Philippe Piet, président de la section G biologie médicale de l’ordre national des pharmaciens. Celui-ci lance en juin une campagne nationale de sensibilisation à visée du grand public, par voie d’affichage dans les laboratoires et opération de marketing digital sur les réseaux sociaux, afin de présenter les différentes missions des biologistes médicaux : la prévention, le dépistage, l’éducation thérapeutique et le diagnostic. Rappelant que 70% des diagnostics reposent sur des examens de biologie médicale, l’ordre appuie le rôle du biologiste comme un gestionnaire de risques, garant de la qualité et de l’interprétation de l’examen biologique.

 

Un rôle clé reconnu, des missions méconnues

« Nos laboratoires hospitaliers assument également de multiples missions. Nous représentons un maillon essentiel de la prise en charge à l’hôpital, où nous participons aux instances médicales et aux RCP dans un dialogue cliniciens-biologistes, à des recherches cliniques, et où nous travaillons à la découverte de nouveaux marqueurs biologiques et mettons au point de nouveaux protocoles » souligne Bernard Poggi, vice-président de la section G. Pendant les vagues de Covid, les laboratoires hospitaliers se sont trouvés en première ligne de la prise en charge avec la radiologie et ont été réactifs dans l’accompagnement à la réorganisation de l’hôpital afin d’absorber le flux de patients. Les laboratoires ont ainsi participé au développement ex nihilo de lits de réanimation avec une mise en place de la biologie délocalisée dont ils sont garants. Malgré cette forte implication et le rôle clé des biologistes mis en avant lors de cette crise, la biologie médicale reste mal connue des patients.

 

Valoriser le travail technico-clinique du biologiste

En ville, si ceux-ci ne perçoivent souvent que la partie émergée de l’iceberg, l’ordre souhaite rendre visibles les actions quotidiennes du biologiste en leur faveur, en insistant sur le rôle pivot de la profession dans sa relation avec les prescripteurs. « Notre expertise est à ce jour reconnue de manière informelle, cela pourrait être formalisé de manière plus règlementaire certes, mais l’essentiel est de faire comprendre aux patients que nous ne sommes pas qu’une spécialité « technique » mais que nous possédons réellement une forte expertise clinique et que notre rôle est aussi d’orienter les patients en fonction de leur situation particulière et d’accompagner nos collègues médecins dans la prescription et le diagnostic », note Philippe Piet. « Le biologiste est sous-utilisé, or il peut limiter les pertes de chances, notamment dans les contextes de difficulté d’accès aux soin ». Une façon aussi, en passant par l’amélioration de l’image des biologistes auprès du grand public, d’essayer d’attirer à nouveau des candidats en internat de biologie médicale dans un contexte de baisse tendancielle du nombre de biologistes en exercice.

 

N.G.