Réforme du 3e cycle, état des lieux et perspectives

Depuis novembre 2017, les internes en biologie médicale suivent un parcours en trois phases. Une phase socle de deux ans, avec trois stages obligatoires couvrant les activités les plus impliquées dans les activités de première ligne et d’urgence (biochimie-biologie moléculaire, hématologie et bactériologie-virologie) et un stage libre, à la fin de laquelle l’interne doit choisir parmi cinq options précoces (biologie générale ; médecine moléculaire- génétique-pharmacologie ; hématologie et immunologie ; agents infectieux ; biologie de la reproduction), précède deux phases, d’approfondissement et de consolidation, d’un an chacune.

« Cette nouvelle maquette est complexe mais se veut souple, avec huit semestres dont au moins trois avec un encadrement universitaire et au moins un sans encadrement universitaire », pointe Grégory Thomson, vice-président biologie médicale de la FNSIP-BM (Fédération nationale des syndicats d’internes en pharmacie et biologie médicale) lors des dernières JFBM (Journées francophones de biologie médicale). « La thèse, à la fin de l’année d’approfondissement, qui donne accès au statut de Dr Junior est séparée du mémoire de DES (Diplôme d’études spécialisées), qui survient à la fin de la consolidation, avec la soumission d’un article ».

Quelles places pour les internes hors CHU ?

À quel moment placer son stage hors CHU (Centre hospitalier universitaire) ? Jusqu’à la réforme, la formation était très centrée sur les CHU. Dans les promotions 2015 et 2016, 45 % des internes n’avaient effectué aucun stage hors de ceux-ci. La méconnaissance des autres lieux d’exercice était cependant compensée par un intérêt grandissant au cours de l’internat. Si l’obligation d’un stage hors CHU représente une réelle opportunité, la réforme introduit quelques obstacles à sa réalisation, puisque trois des quatre stages de la phase socle sont quasi exclusivement faits en CHU.

La séparation de la thèse et du mémoire incite aussi les internes à rester dans les CHU tout le temps de leur préparation. « Les internes peuvent profiter du stage libre de la phase socle pour aller hors CHU, ou penser à des aménagements pour la thèse ou le mémoire », propose Grégory Thomson.

Quels devenirs pour les internes ?

Les questionnaires post-internat réalisés par le FNSIP-BM ne portent pour le moment que sur les promotions 2015 et 2016, de l’ancienne mouture, ayant terminé leur internat en 2019 ou 2020. « L’hématologie et la microbiologie représentaient plus de 50 % des domaines de spécialisation des internes, avec une baisse notable de la biologie polyvalente et une progression de la génétique entre ces deux promotions », décrit Grégory Thomson.

Ces enquêtes montrent que plus de 85 % des internes trouvent un poste avant même la fin de leur internat et 95 % quasiment à la fin de celui-ci. 80 % de ces postes étaient dans le secteur public.

Quelles pistes d’amélioration pour l’internat ?

Le passage de la durée du DES de 4 à 5 ans, ainsi que la possibilité d’effectuer un stage d’un an au lieu des deux stages de six mois pendant l’année de Dr Junior, des pistes évoquées pendant les comités de suivi de la réforme du 3e cycle, pendant lesquels les internes sont consultés, ont soulevé une large opposition. La possibilité de flécher les options choisies par les internes en fonction des besoins, parfois évoquée, est rejetée par les intéressés. Ceux-ci estiment n’avoir eu aucun mal à trouver un emploi à cause de la spécialisation choisie.

En fonction des spécialités, comme la médecine moléculaire ou la biologie de la reproduction, certains notent, en revanche, des difficultés à trouver des stages hors CHU. « Se pose dès lors la question de maintenir ce stage obligatoire uniquement pour certaines options ou de le cantonner à la phase socle », s’interroge Grégory Thomson, qui estime que la réforme en cours de déploiement sera amenée à évoluer encore pour mieux former les biologistes aux évolutions de la biologie.

 

Les Formations Spécialisées Transversales (FST)

Ces formations complémentaires sont ouvertes aux internes provenant de plusieurs spécialités (DES), et peuvent s’effectuer soit avant la phase d’approfondissement, soit avant la phase de consolidation. Huit FST sont destinées à la biologie médicale :

          • bio-informatique médicale
          • génétique et médecine moléculaire bioclinique
          • hématologie bioclinique
          • hygiène – prévention de l’infection, résistances
          • médecine et biologie de la reproduction – andrologie
          • nutrition appliquée
          • pharmacologie médicale / thérapeutique
          • thérapie cellulaire / transfusion.