Un panorama des entrepôts de données hospitaliers
Vingt-deux ans entrepôts de données de santé hospitaliers (EDSH) ont été recensés dans le rapport de la HAS (Haute autorité de santé) publié le 17 novembre 2022. Dix-sept sont constitués au sein d’un centre hospitalo-universitaire et cinq au sein d’un autre type d’établissement de santé. « Il y a peu d’EDSH en France et ils sont principalement hospitalo-universitaires car leur mise en place est coûteuse et elle n’est pas à la portée de tous les hôpitaux » analyse la HAS. Ces EDSH dont la mise en place est en plein essor, permettent la collecte des données administratives, cliniques, biologiques… générées lors de la prise en charge des patients en établissement de santé. Actuellement utilisées pour le pilotage ou la recherche, ces données pourraient être mobilisés par la HAS dans le cadre de ses travaux d’évaluation. Cet état des lieux a permis d’identifier plusieurs freins à une utilisation des EDSH pour des projets de recherches ou d’évaluations à l’échelle nationale : « le développement sur projet, le manque de financements pérennes, d’instances d’échanges et de collaborations techniques au niveau national » liste la HAS, qui précise : « dans les prochaines années, cette situation est toutefois amenée à fortement évoluer grâce à la consolidation de l’écosystème des EDSH, au travers de dynamiques de collaboration inter-CHU et de l’appel à projet du ministère de la Santé et de la prévention, opéré par la Plateforme des Données de Santé ».
Valoriser le potentiel des données de santé
Dans l’optique de cette phase de développement, la HAS émet plusieurs recommandations : « la constitution et la pérennisation dans chaque centre d’une équipe dédiée à l’EDSH », « la mise en place d’une gouvernance à trois niveaux (locale, interrégionale et nationale) », « la création d’un socle commun de données », « la transparence sur les données transformées, stockées et analysées dans les EDSH », et « l’engagement d’une réflexion pour la systématisation des appariements entre les données des EDSH et les données médico-administratives du système national de données de santé (SNDS) ». De plus, elle envisage deux projets dont les modalités techniques seront précisées en 2023, permettant de tester l’apport des données des EDSH à ses travaux. Le premier est la contextualisation de l’utilisation des produits de santé (actes ou médicaments) afin d’évaluer leur remboursement. Le second est le développement d’indicateurs de qualité et de sécurité des soins (IQSS). Ces indicateurs sont mis à disposition des professionnels de santé pour l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins en établissements de santé.