Le Sidep, et après ? Le projet ENDB en bonne voie

La pandémie de Covid-19 a été un formidable accélérateur en termes d’e-santé. En témoigne le déploiement en quelques semaines seulement du projet Sidep (Système d’information national de dépistage populationnel), afin de permettre à Santé publique France de produire quotidiennement des indicateurs territorialisés de suivi de l’épidémie. « Dès la création du Sidep, nous nous sommes posé la question de sa pérennisation », explique Bruno Gauthier, trésorier de la Société française d’informatique de laboratoire (SFIL) lors du congrès de l’association. « Nous nous sommes aperçus que Sidep était un outil extrêmement intéressant, qui répondait à des besoins des biologistes et de tout l’écosystème autour des données de biologie médicale », ajoute le représentant de la SFIL au sein du comité de pilotage du projet ENDB. La direction générale de la santé et Santé publique France ont donc réfléchi au lancement d’un nouveau système d’information pérenne ayant pour ambition de dématérialiser la transmission de données de biologie, Sidep ayant vocation à s’arrêter avec la fin de la crise sanitaire.

Un outil de gestion de crise activable à tout moment

Le projet ENDB va permettre de répondre à différents besoins du terrain : harmoniser les modalités de collecte des données pour les maladies à déclaration obligatoire ou non, faciliter la mise en place de campagnes de dépistage nationales, mais aussi évaluer l’impact des données environnementales sur les données biologiques. ENDB sera aussi un outil de gestion de crise activable à tout moment pour gérer, si besoin, de nouvelles pandémies ou des situations d’alertes locales (épidémies de dengue, de chikungunya, etc.). Plusieurs groupes de travail ont été réunis pour définir les types de données qui pourront être rapidement collectées au sein de ce nouvel outil.

Priorité aux viroses respiratoires et aux arboviroses

Les deux priorités identifiées concernent les données relatives aux viroses respiratoires (Covid-19, grippe, VRS) et aux arboviroses (dengue, chikungunya, Zika, virus du Nil occidental). Dans un deuxième temps, des données complexes liées à l’antibiorésistance et aux spermogrammes (données sur les perturbateurs endocriniens) seront collectées. Une fois en place, l’entrepôt s’enrichira ensuite de données multiples : anémie ferriprive de la femme enceinte, plombémie, leptospirose, etc. L’ENDB pourrait voir le jour d’ici la fin de l’année.