Lutte contre les hépatites : Progrès, défis et nouvelles recommandations
Les nouvelles recommandations de prise en charge des hépatites B, C et Delta mettent l’accent sur la prévention et le dépistage, en prenant en compte les caractéristiques des différentes populations exposées au risque, présente le BEH n°15-16 du 25 juillet 2023. Des mesures supplémentaires sont nécessaires pour optimiser les stratégies de prévention et de traitement.
La couverture vaccinale, en France, contre l’hépatite B est désormais de 91,2% chez les enfants nés à partir de 2018, dépassant ainsi les recommandations de l’OMS fixées à 90%. Toutefois, des défis subsistent encore pour atteindre une couverture optimale.
Le dépistage de l’hépatite C a également connu une nette amélioration en France, avec 5,1 millions de tests réalisés en 2021, soit une augmentation de 24% par rapport à 2016. En parallèle, le taux de personnes diagnostiquées positives pour les Ac anti-VHC continue d’augmenter.
Les taux de personnes diagnostiquées positives pour les Ac anti-VHC et l’Ag HBs étaient de 51/100 000 et 55/100 000 habitants en 2021, en hausse par rapport à 2016 (45 et 51/100 000). Les taux de positivité, estimés à 0,67% et 0,69%, étaient en baisse par rapport à 2016 (0,73% et 0,79%).
Les études montrent que le dépistage systématique de l’hépatite C chez les personnes âgées de plus de 40 ans avant une endoscopie digestive est, non seulement, bien accepté mais permet surtout la prise en charge précoce d’un nombre élevé de patients.
Une étude de la population cible montre que le dépistage du VHC et du VHB concerne davantage les femmes que les hommes et la classe d’âge des 18-39 ans. Toutefois, les patients infectés par le VHC et VHB sont plus souvent des hommes âgés de 40 à 59 ans et 30-49 ans respectivement.
Les médecins généralistes jouent un rôle clé dans le dépistage. Il est donc essentiel de renforcer leur attention sur les facteurs de risque, souvent méconnus, à l’image de l’usage de drogues intraveineuses et les transfusions sanguines avant 1992.
Malgré l’accès universel aux traitements antiviraux à action directe (AAD), le nombre de traitements initiés a connu une baisse marquée quelques mois seulement après leur disponibilité pour tous les patients. Il reste donc important de sensibiliser et dépister les personnes à risque.
Enfin, la pandémie de Covid-19 a eu un impact négatif sur le dépistage et le traitement de l’hépatite C en France en 2020. En conséquence, il est recommandé de redoubler d’efforts pour reprendre et intensifier les actions visant à éliminer les hépatites.
Pour en savoir plus : BEH n°15-16, Santé Publique France, 25 juillet 2023