Gestion personnalisée du capital sanguin (PBM), la part du biologiste
Parmi les complications postopératoires, l’anémie périopératoire et l’hémorragie sont les plus importantes. Depuis une vingtaine d’années, les grands organisations internationales de santé recommandent de faire évoluer les modalités habituelles de prise en charge des patients à risque hémorragique devant subir une intervention chirurgicale.
320 millions de patients opérés chaque année dans le monde
17% font des complications postopératoires
3% en meurent.
Soit trois morts par minute…
Pour améliorer la sécurité, l’efficacité et l’efficience des soins, il est à présent recommandé d’éviter la transfusion. Le concept de PBM (Patient Blood Management) ou en français gestion personnalisée du capital sanguin, appliqué dans de nombreux pays a montré ses performances. En France, de tels programmes sont rares. Un collectif s’est créé il y a 5 ans pour promouvoir ces nouvelles pratiques et sensibiliser toutes les parties prenantes.
Qu’est-ce que le PBM ?
Aujourd’hui encadré par des recommandations et un référentiel complet pour sa mise en oeuvre, le PBM est une démarche qui repose sur le constat que l’anémie est délétère, mais la transfusion aussi. Dès lors, l’enjeu est de maintenir des concentrations acceptables d’hémoglobine, d’optimiser l’hémostase et de minimiser les pertes sanguines. Cela se fait via une “stratégie coordonnée, multimodale et multidisciplinaire, voire pluriprofessionnelle, méthodique et proactive, fondée sur des concepts scientifiquement validés et centrée sur le patient.” explique le livre blanc sur le PBM.
Trois piliers de mise en oeuvre
La mise en oeuvre d’un PBM repose ainsi sur trois axes de travail :
• l’optimisation de la masse sanguine du patient ;
• la minimisation des pertes sanguines ;
• l’optimisation de la tolérance du patient à l’anémie.
L’enjeu pour les biologistes médicaux
Les biologistes médicaux sont concernés par deux aspects du PBM. D’une part délivré le suivi d’un certain nombre de paramètres sanguins pour optimiser les solutions personnalisées du patient mais d’autre part minimiser les pertes sanguines iatrogènes en évitant la multiplication des prises de sang. Plusieurs études montrent que la perte de sang due aux prélèvements n’est pas du tout négligeable, notamment en pédiatrie et qu’elle a un impact direct sur les délais de transfusion ou sur la mortalité et les complications. Et il est aussi montré que les quantités de sang prélevés sont en généralement excessives et dépassent largement le volume nécessaire à la bonne tenue des analyses. Un travail de fond pour optimiser ces volumes, pour analyser la pertinence et l’utilité des différentes prises de sang est ainsi à mener par les laboratoires de biologie médicales pour soutenir le volet “épargne sanguine” des patients à risque hémorragique qui doivent être opérés.
Retrouvez donc les recommandations de la HAS et bien d’autres aspects du PBM lors du COLLOQUE du 18 octobre ACCESSIBLE EN DISTANCIEL