“Les biologistes pourraient être au coeur du dépistage des maladies rénales chroniques (MRC)”

Les maladies rénales sont souvent des maladies silencieuses. Leur dépistage en est d’autant retardé. De nombreuses études pointent à la fois la perte de chance pour les patients non détectés à temps et le coût médico-économique important des patients qui, non dépistés, développement des insuffisances rénales nécessitant une mise sous dialyse.

Depuis de nombreuses années, les biologistes militent pour être au coeur d’un dépistage précoce de la maladie rénale chronique. En 2023, la HAS avait d’ailleurs émis des recommandations dans son guide sur le parcours de soins des maladies rénales chroniques de l’adulte (MRC), mis à jour 2023, consistant à dépister annuellement les patients à risque (notamment HTA, diabétique, traitements néphrotoxiques…). Le dépistage consistant en un dosage d’albuminurie / créatinininurie (RAC) et une transmission du résultat de créatininémie doit être transmis avec l’estimation du DFG selon la formule CKD-EPI.

Un groupe de travail pluridisciplinaire

Le Dr François Blanchecotte, président du SDBIO, membre du comité d’expert pluridisciplinaire Opti’MRC qui a publié un livre blanc à l’occasion de la journée mondiale du rein le 14 mars 2024, milite pour que les biologistes puissent utiliser le ratio albuminurie/créatininurie (RAC) comme examen de dépistage sans ordonnance et à leur initiative. Ainsi, développe-t-il dans le communiqué de presse du syndicat, nous proposons d’encourager « les biologistes médicaux à prescrire ces examens pour des patients à risque, qui n’auraient pas été dépistés depuis au moins 1 an » mais également d’autoriser « les pharmaciens à prescrire la réalisation de ces examens » qui seront ensuite réalisés dans nos laboratoires.

Dans son livre blanc, Opti’MRC suggère ainsi de ” lancer des initiatives à destination des populations les plus précaires et présentant une surexposition aux facteurs de risques dans une logique d’Aller-Vers”. Le groupe souligne aussi que “la prescription médicale préalable obligatoire est un frein à l’accès aux examens biologiques remboursés, notamment pour les populations à risque vivant dans des déserts médicaux.