Hépatites virales : vers un renforcement du dépistage de proximité ?
A l’occasion de la journée nationale de lutte contre les hépatites virales, le 25 septembre 2019, le BEH présente notamment l’étude d’une nouvelle stratégie de dépistage pour le VHC, VHB et VIH basée sur un auto-prélèvement sanguin réalisé à domicile*.
Dans l’optique d’éliminer l’hépatite C à l’horizon 2025, l’une des mesures présentées par Jérôme Salomon, directeur général de la santé, en introduction de ce numéro de BEH est de « renforcer le dépistage de proximité par l’utilisation du test rapide d’orientation diagnostique (TROD), dans une approche utilement combinée du VIH, du virus de l’hépatite C (VHC) et du virus de l’hépatite B (VHB) ». Les résultats des études présentée dans ce numéro permettront de « mieux mesurer l’impact de nos politiques publiques » précise Jérôme Salomon. Cela permettra de contribuer à définir la stratégie de dépistage de l’hépatite C, en cours de réévaluation par la HAS.
BaroTest est une enquête virologique adossée au Baromètre Santé Publique France 2016. Parmi les 20 032 participants au Baromètre Santé Publique France 2016, enquête téléphonique réalisée auprès d’un échantillon aléatoire en population générale, 17 781 personnes éligibles (c’est-à-dire âgées de 18 à 75 ans, ayant une couverture sociale et n’étant pas sous tutelle ou curatelle) ont été invitées à recevoir un kit d’auto-prélèvement de sang déposé sur un buvard à domicile pour bénéficier d’un dépistage gratuit pour le VHC, VHB et VIH. 39,1% d’entre eux, soit 6 945 personnes ont renvoyé le test complété accompagné du consentement signé au Centre national de référence des hépatites virales B, C et delta (CNR) en charge des analyses biologiques.
La prévalence de l’hépatite B et de l’hépatite C ont été estimées à 0,3%. Mais si 80,6% des personnes infectées par le virus de l’hépatite C ont déclaré se savoir infectées, ce n’était le cas que pour 17,5% des personnes infectées par le virus de l’hépatite B. 32,6% des participants n’avant jamais été testés ni pour l’hépatite B, ni pour l’hépatite C, ni pour le VIH, et 85,3% n’avaient pas été testés pour aucun des trois virus. Ces résultats conduisent les auteurs à estimer que la mise en place du dépistage universel et combiné envisagé nécessiterait de dépister entre 15 millions et 40 millions de personnes.
*Saboni L, Brouard C, Gautier A, Chevaliez S, Rahib D, Richard JB, et al. Prévalence des hépatites chroniques C et B, et antécédents de dépistage en population générale en 2016 : contribution à une nouvelle stratégie de dépistage, Baromètre de Santé publique France-BaroTest. Bull Epidémiol Hebd. 2019;(24-25): 469-77. http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2019/24-25/2019_24-25_1.html