Des avancées sur la réponse immunitaire précoce
La réponse immunitaire innée dans les 24 à 48h suivant un contact avec le virus SARS-CoV-2 a été caractérisée dans une étude publiée dans le Journal of Experimental Medicine.
Selon cette étude menée en collaboration entre les équipes Inserm d’Ali Amara, virologue, et Vassili Soumelis, immunologiste à l’Institut de Recherche Saint-Louis (Université de Paris/Inserm/AP-HP), le SARS-CoV-2 induit une activation efficace et complète des cellules plasmocytoïdes pré-dendritiques, utilisées comme modèle de cellules immunitaires innées. Celles-ci produisent alors des quantités importantes d’interféron-alpha et se différencient en cellules dendritiques capables d’activer les lymphocytes T. « Cette activation des cellules plasmocytoïdes pré-dendritiques est partiellement inhibée par l’hydroxychloroquine, ce qui inciterait à la prudence dans l’utilisation de cette molécule » préviennent les chercheurs. Par ailleurs, une seconde partie du travail réalisée en collaboration avec l’équipe de Jean-Laurent Casanova de l’Institut Imagine (Inserm/université de Paris/AP-HP) et de la Rockefeller University à New-York a permis de montrer que la réponse des cellules plasmocytoïdes pré-dendritiques est dépendante des molécules UNC93B et IRAK-4, deux molécules importantes de l’immunité innée antivirale. « L’étude suggère que le système immunitaire est naturellement armé pour répondre au SARS-CoV-2 et que des défauts dans la réponse des cellules plasmocytoïdes pré-dendritiques, notamment dans la production précoce d’interféron-alpha, pourraient contribuer à l’évolution de l’infection vers une forme grave » concluent les auteurs.