Améliorer le diagnostic de l’infertilité
Le professeur Samir Hamamah et Salomé Berlioux publient un rapport sur les causes d’infertilité à la demande d’Olivier Véran et d’Adrien Taquet. Des actions concrètes sont proposées, dont l’allègement des processus de mise en place et de remboursement des actes innovants pour le diagnostic de l’infertilité et de l’AMP.
Ce rapport rédigé par le professeur Samir Hamamah, chef de service de biologie de la reproduction du CHU de Montpellier, et Salomé Berlioux, Présidente de l’association Chemins d’avenir, s’inscrit dans le prolongement de la loi bioéthique promulguée le 2 août 2021. Dressant un état des lieux précis des causes de l’infertilité et des moyens existants pour la combattre, il a été missionné par Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé et Adrien Taquet, secrétaire d’Etat, chargé de l’Enfance et des familles. Ce rapport a été remis le 21 février. A cette occasion, Olivier Véran a annoncé son souhait de transformer ce rapport en une stratégie de lutte contre l’infertilité pour le printemps 2022.
Nécessité d’une plus grande flexibilité pour la réalisation des actes innovants
Parmi les 6 axes d’amélioration, l’axe 4 met en avant la nécessité de « mieux repérer et diagnostiquer les causes d’infertilité ». De fait, « parmi les 150.000 tentatives d’AMP réalisées annuellement en France, l’origine de l’infertilité d’un couple hétérosexuel demeure non ou mal expliquée dans environ 30 % des cas … Il existe donc probablement un déficit dans l’identification des causes d’infertilité » analysent les auteurs. Ces derniers recommandent donc « d’augmenter le nombre de structures susceptibles de réaliser les analyses génétiques initiales de l’infertilité », et « d’alléger les processus de mise en place et de remboursement des actes innovants de biologie médicale pour le diagnostic de l’infertilité et l’AMP (assistance médicale à la procréation) ». Ils préconisent ainsi « d’inscrire rapidement les actes suivants, actuellement inscrits sur la liste complémentaire du référentiel des actes innovants hors nomenclature (RIHN) dans le droit commun : maturation in vitro des ovocytes (C004) ; congélation du tissu testiculaire (COO9) ; décongélation des tissus germinaux (ovaires ou testicules) (C024) ; congélation du tissu ovarien (C041) ; suivi continu des embryons (système time–laps) (C100) ; étude de la qualité du noyau du spermatozoïdes (D100) ; conservation annuelle des tissus germinaux (ovaires et testicules) (C017) ». De fait, selon les auteurs, de nombreuses technologies innovantes mériteraient d’être développées pour dépister et lutter contre l’infertilité, telles que « l’étude du microbiote vaginal et endométriale, la recherche du virus HPV dans le sperme, la quantification des acides nucléiques (ADN libre et microRNA) circulant dans le sang et dans le sperme pour mieux diagnostiquer l’infertilité, la recherche d’ADN circulant dans les milieux de culture de Fécondation In Vitro (FIV), la technique d’activation de l’ovocyte en FIV, la culture embryonnaire sur cellules endométriales autologues maternelles, l’exploration de la réceptivité endométriale avant le replacement embryonnaire ». En parallèle, les auteurs recommandent de « réaliser une consultation uro–andrologique chez tout homme ayant un facteur de risque d’infertilité ou une anomalie du spermogramme », et « d’intégrer dans la prise en charge andrologique des hommes infertiles le dépistage des risques cardiovasculaires, sexuels et de cancer ».
Rapport – Les causes de l’infertilité, Vers une stratégie nationale de lutte contre l’infertilité