Des pistes pour lutter contre l’antibiorésistance
Le groupe de veille inter-académie sur l’antibiorésistance a mis en avant plusieurs pistes de prévention de la diffusion des bactéries pathogènes résistantes et des antibiotiques lors du colloque hepta-académique du 15 juin dernier.
Ce groupe de veille inter-académie existe depuis 10 ans et réunit à présent sept académies : l’Académie d’agriculture de France, l’Académie nationale de Chirurgie, l’Académie nationale de Chirurgie Dentaire, l’Académie nationale de médecine, l’Académie nationale de Pharmacie, l’Académie des Sciences, l’Académie Vétérinaire de France. Les objectifs de cette veille sont non seulement de soutenir les plans gouvernementaux mais aussi « d’attirer l’attention sur des aspects méconnus de l’antibiorésistance, de rapprocher des professions engagées dans l’action en leur fournissant un champ de vision élargi qui les rend plus aptes à formuler des questions pertinentes et à dégager des pistes de progrès originales » présentent les Académies. Dans ce cadre, les colloques pluri-académiques dont le plus récent a eu lieu le 15 juin dernier se fixent comme objectif d’identifier des pistes afin de prévenir la diffusion des bactéries pathogènes résistantes et des antibiotiques.
Une seule santé
Le premier point est la nécessité d’une action globale et multidisciplinaire, intégrant santé humaine, animale et des écosystèmes, et incluant « la diminution de la pression de sélection par les antibiotiques, la prévention de la transmission croisée des bactéries résistantes entre humains et entre animaux (hygiène) et le contrôle des eaux usées pour éviter leur dissémination dans l’environnement », selon les conclusions du congrès hepta-académique du 15 juin dernier. Une approche mondiale est donc de rigueur, avec une vigilance particulière sur la limitation des rejets de résidus médicamenteux (dont les antibiotiques) et de bactéries résistantes dans l’environnement.
Surveillance et contrôle
Les méthodologies de surveillance doivent être harmonisées, en lien avec les autorités sanitaires. Ainsi, des campagnes de mesure des gènes de résistance tout au long de la filière d’assainissement des eaux usées et des boues peuvent être organisées afin « d’établir une image claire des risques associés à l’eau, et du rôle de l’environnement dans les mécanismes de transmission ». Les académies suggèrent également un contrôle plus ciblé sur certaine espèces bactériennes « dites sentinelles » lors d’échanges internationaux dans certaines situations de transmission de l’antibiorésistance au sein des différents secteurs animaux et ceux de la chaîne alimentaire.
Port du masque
Enfin, « le port du masque pourrait être recommandé pour les infections aigues ou chroniques, même bénignes de la sphère oro-pharyngée » afin d’éviter la transmission de bactéries pathogènes chez l’homme par voie aéroportée.