Des cellules souches en dormance après la mort
Recherche Biologiste infos Paris, 12 juin 2012 – Les cellules souches de l’homme et de la souris peuvent demeurer en état de dormance plusieurs jours après la mort de l’individu en réduisant drastiquement leur activité métabolique, selon une publication parue dans Nature communications. Cette capacité leur permettrait alors de préserver leur potentiel de division […]
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Paris, 12 juin 2012 – Les cellules souches de l’homme et de la souris peuvent demeurer en état de dormance plusieurs jours après la mort de l’individu en réduisant drastiquement leur activité métabolique, selon une publication parue dans Nature communications.
Cette capacité leur permettrait alors de préserver leur potentiel de division cellulaire pour favoriser la réparation et la croissance d’un organe ou d’un tissu quand les conditions du milieu redeviennent favorables.
Cette découverte, qui laisse envisager des perspectives thérapeutiques pour certaines maladies, est issue du travail des chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, de l’AP-HP et du CNRS, dirigés en collaboration par Fabrice Chrétien et Shahragim Tajbakhsh.
Les cellules souches du muscle survivent 17 jours post-mortem chez l’homme et 16 jours post-mortem chez la souris. Une fois remises en culture, elles conservent leur capacité à se différencier en cellules musculaires fonctionnelles. Pour subsister dans un milieu aussi défavorable, les cellules passent en mode quiescent, état dans lequel leur métabolisme est considérablement diminué et leur organisation cellulaire réduite au strict nécessaire.
« Un parallèle peut être établi avec les conditions pathologiques où les cellules doivent faire face à des carences sévères avant d’entrer à nouveau dans le cycle cellulaire pour régénérer le tissu ou l’organe endommagé », explique Fabrice Chrétien dans un communiqué du CNRS.
L’équipe de Fabrice Chrétien a également testé chez la souris la résistance à la mort d’un autre type de cellules souches : les cellules souches de moelle osseuse, à l’origine des cellules sanguines. Résultat : les cellules restent viables quatre jours post-mortem et conservent même leur capacité à reconstituer les tissus après une greffe de moelle.
Cette étude met en évidence une nouvelle source de cellules souches, utilisable à des fins thérapeutiques dans un certain nombre de pathologies. En prélevant après leur mort des cellules souches de moelle osseuse sur des donneurs consentants, les médecins pourraient pallier la pénurie de tissus, et restaurer ainsi les cellules sanguines et immunitaires des malades détruites par chimiothérapie ou radiothérapie. Une piste thérapeutique prometteuse dans le cadre de la thérapie cellulaire.
EC
Crédit photo: servicy-Flickr