Geneviève Darrieussecq à la Santé : le secteur veut croire dans le profil de sa nouvelle ministre
Samedi 21 septembre 2024 au soir, Michel Barnier a dévoilé la composition de son nouveau gouvernement. La Santé retrouve un ministère de plein exercice avec à sa tête, Geneviève Darrieussecq, députée Modem des Landes et habituée des ministères. Médecin allergologue à la retraite, elle a pratiqué à l'hôpital et en libéral. De quoi nourrir les espoirs des professions de santé, notamment des biologistes dont le mouvement de grève est extrêmement suivi ce week-end. Revue de presse et de réactions.
A 68 ans, Geneviève Darrieussecq a un CV bien rempli – tant dans le monde de la santé qu’en politique [voir encadré en bas]. Réputée comme discrète, certains médias se demandent si elle n’est pas là pour ce côté qui n’en impose pas
Ainsi Libération nuance l’apparente bonne nouvelle “Un poste a priori de choix, le Premier ministre, Michel Barnier, ayant dit vouloir faire de la santé une «priorité» lors de son premier déplacement officiel à l’hôpital Necker. Sauf que le casting pour Ségur n’augure pas d’une bienveillance véritable de Matignon. D’un quinquennat l’autre, la médecin allergologue de formation, aujourd’hui en retraite, s’est surtout illustrée par sa discrétion. […] Pour arrondir les angles face à Bercy et contenir les grondes, il faudra du répondant avenue de Ségur. Pas sûr que ce soit le point fort de la nouvelle ministre.”
Les professionnels implorent et prient
Une interrogation qui sous-tend aussi le communiqué de presse de l’UFML (Union française pour une médecine libre) qui implore, dès le deuxième paragraphe à un changement de politique de la santé : “Nous n’en sommes plus à la théâtralisation, à l’apparat, à la communication. Madame la Ministre, vous avez été nommé à ce poste parce que vous l’avez demandé. Vous l’avez demandé parce que vous pensez pouvoir changer les choses. Vous êtes médecin, ne vous laissez pas enfermer, ne vous laissez pas encadrer, ne vous laissez pas diriger.”
Des défis à ne plus savoir qu’en faire
Capital.fr résume la situation en ces mots, citant l’APH : “Les défis sont immenses, entre crise persistante des urgences, qu’Emmanuel Macron promettait de désengorger en 2024, désertification médicale, fuite des personnels hospitaliers, ou encore tensions fortes sur la psychiatrie, dans un contexte de déficit et d’appels pressants à faire des économies. «On est en guerre sanitaire. Il n’y a pas une structure publique ou privée qui ne soit pas en difficulté. On a besoin de visibilité, d’une planification, que le dialogue social vive», après «60 jours passés avec un ministre démissionnaire, qui expliquait des choses contraires à la réalité du terrain», tance Jean-François Cibien, président de la coalition Action praticiens hôpital (APH).
Dans un contexte où le budget de la sécurité sociale est loin d’être bouclée et où le déficit est toujours plus gros, la marge de manoeuvre apparaît à tous bien étroite.
Les biologistes vont-ils être entendus ?
Du côté des biologistes, on espère aussi beaucoup. On espère que le ministère pourra intervenir dans la crise actuelle avec l’Assurance Maladie. Dans son communiqué de dimanche, le SDBIO écrit ainsi : “Alors que les biologistes sont en grève jusqu’au lundi 23, le SDBIO invite Madame la Ministre à se saisir au plus tôt du dossier de la biologie médicale et à prendre les mesures urgentes pour stopper l’entreprise de destruction du modèle de proximité privé français par l’Assurance maladie.”
Santé ET accès aux soins
Le nouveau ministère porte le nom de “ministère de la Santé et de l’accès aux soins”. Un intitulé qui interpelle et sur lequel les professionnels rebondissent. Y compris les biologistes, pour qui, l’enjeu actuel de la crise avec la CNAM est bien aussi le maintien d’une biologie de proximité. Ce que rappelle François Blanchecotte dans le communiqué du SDBIO : “Médecin, bonne connaisseuse à la fois du secteur libéral et de l’hôpital, en charge de l’accès aux soins, nous ne doutons pas que Mme la Ministre comprenne l’erreur fondamentale de l’Assurance maladie de considérer les biologistes, leurs équipes et les laboratoires de biologie médicale comme une simple variable d’ajustement. Les biologistes font partie des professions de santé indispensables au maintien d’un maillage d’offre de soins performant dans les territoires. »
Geneviève Darrieussecq, un parcours de santé
Née le à Peyrehorade (Landes)
Carrière politique
- Conseillère régionale d’Aquitaine de 2004 à 2015 – réélue en 2021 pour la Nouvelle Aquitaine
- Maire de Mont-de-Marsan de 2008 à 2017
- Présidente de Mont-de-Marsan Agglomération de 2009 à 2017
- Présidente de l’Union des villes taurines françaises de 2010 à 2014.
- Conseillère départementale des Landes 2015-2017
- Depuis 2017, députée de la première circonscription des Landes.
- , secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, Florence Parly (gouvernement Edouard Philippe – II)
- Entre le et le , ministre déléguée à la Mémoire et aux Anciens Combattants (gouvernement Jean Castex)
- , ministre déléguée chargée des Personnes handicapées (gouvernement Élisabeth Borne)
- , ministre de la santé et de l’accès aux soins (gouvernement Michel Barnier)
Carrière médicale
- De 1983 à 2008, elle exerce en tant que médecin allergologue libéral à Mont-de-Marsan
- Parallèlement de 1984 à 2008 médecin attaché à l’hôpital de la même commune.
- Dans le domaine associatif, elle exerce en tant que médecin du Stade montois rugby de 1997 à 2007
- De 2015 à fin 2022, elle est présidente de la FHF Nouvelle-Aquitaine.
Source Wikipédia