JFBM 2024 - Retour de Champagne

“Après la première soirée, les échanges se font plus libres et plus fluides“, témoigne Raphaël Bérenger, président du Syndicat national des biologistes hospitaliers (SNBH) qui organise ce congrès via l’ACNBH (association des colloques nationaux des biologistes hospitaliers). Car évidemment, l’attrait de ces congrès qui voyagent dans toute la France c’est aussi la trêve touristique qu’ils offrent autour de programme scientifique souvent très chargé.

Cette édition troyenne des JFBM n’a pas dérogé à la règle, et malgré un mauvais temps assez tenace et des inondations à quelques kilomètres, les plus de 350 congressistes ont réussi à parvenir jusqu’au coeur de la Champagne, tout comme les 230 partenaires.

Contexte tendu

Ce congrès avait une saveur particulière (non pas seulement celle de l’andouillette de Troyes), plutôt celle très marquée de la moutarde qui monte au nez. En effet, il s’est tenu au moment où le gouvernement a présenté son Projet de loi des finances de la sécurité sociale pour 2025 (PLFSS 2025). Un coup de massue supplémentaire dans l’ambiance déjà délétère entre la CNAM et les biologistes (voir notre article). Car on ne s’y trompe plus, la biologie hospitalière est impactée par les décisions de baisse des cotations du B. Et si pour la première fois la biologie hospitalière est totalement unie avec la biologie libérale c’est bien que les deux secteurs sont intimement liés, comme nous l’expliquait Raphaël Bérenger avant l’ouverture du congrès (voir cet article).

La connaissance avant-tout

Pour autant, les biologistes hospitaliers et libéraux présents sont restés concentrés sur leur coeur de métier : toujours s’améliorer pour fournir le bon résultat et le bon diagnostic, améliorer le parcours patients et le dialogue clinico-biologique, réussir sa transition numérique, écologique en intégrant les contraintes réglementaires et financières qui pèsent sur le secteur.

A la clé, des échanges et des présentations passionnantes sur des données épidémiologiques, des comparaisons de solutions, des débats sur les bonnes pratiques…

Côté partenaires

On garde le sourire et on prend les tensions financières actuelles avec philosophie. “Le marché français est toujours plus complexe et difficile qu’ailleurs, c’est une donnée de départ !” témoigne ce fournisseur. Cela ne freine pas les innovations qui sont portées principalement par des entreprises à dimension européenne ou mondiale et qui ont les moyens de s’adapter aux règlements qui s’empilent : IVDR, RSE, IA etc.

Transitions : numérique et écologique

Ce sont les deux grands thèmes de l’année – que l’on retrouve sur les différents rendez-vous du secteur d’ailleurs. Une session consacrée à la phase 2 du ségur du numérique concernant les biologistes avait d’ailleurs lieu le vendredi matin et nous reviendrons sur les informations pertinentes qui vous concernent dès la semaine prochaine.

Concernant l’environnement, les organisateurs ont choisi de le mettre à l’honneur sur les conférences de clôture au sein de l’espace partenaires : des focus qui ont mis en avant les larges implications du réchauffement climatique dans l’émergence (ou la ré-émergence) de pathogènes infectieux au niveau mondial ou européen et qui ont illustré l’implication des plastiques dans certaines pathologies (maladies neurodégénératives ou cardiovasculaires).

Des posters de très bonne qualité

De gauche à droite :
Cécile Elong, Maeliss Constant, Romane Fleury, Maude Laney

Quatre prix posters ont été décernés à l’issue de présentation rapide “Mon poster en 180 secondes” et nous aurons l’occasion de revenir sur le contenu de certains d’entre eux plus précisément.

• « Prix Poster » décerné à Maude Laney

Dépistage néonatal des maladies héréditaires du métabolisme : conduite à tenir en cas de nutrition parentérale

Maude Laney¹, Clément Pontoizeau²,³, Ketty Lee¹, Jean-Baptiste Arnoux^4,5, Michel Polak^1,6, Thao Nguyen-Khoa^1,7

1Centre régional de dépistage néonatal d’Ile de France, Hôpital Necker-Enfants Malade, AP-HP Paris Centre Université Paris Cité, France

2Laboratoire de Biochimie métabolique, Hôpital Necker-Enfants Malade, AP-HP Paris Centre Université Paris Cité, France

3Institut IMAGINE, 24 bd du Montparnasse, Hôpital Necker-Enfants Malade, AP-HP Paris Centre Université Paris Cité, France

4Maladies métaboliques pédiatriques, Hôpital Necker-Enfants Malade, AP-HP Paris Centre Université Paris Cité, France

5Filière Maladies Rares Héréditaires du Métabolisme

6Endocrinologie, gynécologie et diabétologie pédiatrique, Hôpital Necker-Enfants Malade, AP-HP Paris Centre Université Paris Cité, France

7Institut Necker-Enfants Malades, INSERM U1151, 156 rue de Vaugirard, Hôpital Necker-Enfants Malade, AP-HP Paris Centre Université Paris Cité, France

• « Prix Poster » décerné à Romane Fleury

Dépistage sérologique systématique et traitement antiparasitaire ciblé des schistosomoses et strongyloïdoses chez les migrants au CHU de Besançon

Romane Fleury¹, Marion Roy², Jeanne Blessemaille¹, Samia Sarout¹, Damien Bichard³, Olivier Auzas² *, Frédéric Grenouillet^1,4 *

1-Sérologies parasitaires et fongiques, CHU Besançon, France ; 2- PASS, CHU Besançon, France ; 3- Pole Pharmacie, CHU, F-25030 BESANCON, France ; 4- Université de Franche-Comté, CNRS, Chrono-environnement, F-25000 BESANCON, France  

*contribution équivalente

• « Prix Poster » décerné à Maëliss Constant

Etude de la concordance du Gram rendu par l’automate de cytologie urinaire UF-1500 et de la culture bactérienne standard

Maëliss Constant, Lucile Cadot, Jessica Duc, Magali Bernabeu, Tarik Es Sadki, Sophie Marty du CH Alès-Cévennes, France

• « Prix Poster » décerné à Cécile Elong

Cétose sans hyperglycémie : penser à l’intoxication à l’isopropanol !

Elaa Annabi¹, Elodie Tréal², Amandine Barrot¹, Julian Kaurin², Cécile Elong¹, François Mathiaux¹, Xavier Parent¹

1 Laboratoire, Service de biochimie, Hôpitaux Civils de Colmar, France

2 Service de Réanimation Médicale, Hôpitaux Civils de Colmar, France

Rendez-vous est déjà pris pour Mandelieu-la-Napoule dans les Alpes-Maritimes en 2025