Retour des 66ème JBC : des rencontres actives
Lundi 29 et mardi 30 se tenaient les 66èmes journées de biologie clinique de Necker-Pasteur - JBC. Deux journées qui, comme à leur habitude, ont été riches de rencontres et de partage sur des thèmes très variés de la biologie clinique.
Ces 66e journées de biologie clinique organisées par l’institut Pasteur et l’hôpital Necker se sont déroulés au sein de l’Institut Imagine, dans le 15e arrondissement de Paris. Les JBC ont fait le pari d’être en mode hybride, disponible intégralement à la fois en présentiel et en distanciel. Pourquoi ce choix ? “Parce qu’aujourd’hui, les biologistes sont encore moins disponibles pour se déplacer, parce que cette méthode est plus souple et permet aussi de proposer d’accéder au congrès en replay“, explique l’organisation des JBC. Pourtant certains préfèrent le présentiel : “dès que c’est possible, je me déplace, on est plus investi en présentiel“, témoigne cette biologiste, et “si je reste au laboratoire, je suis tout le temps dérangée, c’est impossible de suivre correctement“, ajoute une autre. Certains viennent même de loin, comme ce biologiste algérien qui témoigne que pour lui, c’est essentiel de continuer de venir sur ces événements car la veille est moins accessible dans son pays.
Programme riche, public investi
Les JBC, grâce à leur taille modeste présentent l’avantage de proposer des sujets variés, riches, ancrés dans l’actualité et tant dans la salle que à distance, les congressistes sont là pour échanger, prêts à soumettre leurs interrogations et leurs doutes. Les questions sont pointues, argumentées et abordent des cas concrets et pratiques qui enrichissent les exposés. Et pour cette édition 2024, le programme était très riche : déficits immunitaires, séquençage au débit chez SeqOIA, thrombopénie auto-immune et gammapathie monoclonale, gériatrie et métabolisme du fer pour le lundi et pour la deuxième journée, Covid long, Streptoccocus pyogenes, arboviroses et dermatophytes résistants aux antifongiques avant un après-midi consacré à l’obésité et au diabète avec la session cas cliniques.
Déficit immunitaire combiné sévère (DICS ou SCID en anglais) – le dépistage dès 2025 ?
Caroline Thomas, Chef de service d’oncologie-hématologie et immunologie pédiatrique au CHU de Nantes est revenue sur le long (très long) parcours pour mettre en place de dépistage du DICS en néonatal en France. Un parcours entamé il y a plus de 10 ans et qui n’a pas encore abouti. “Nous avons d’ailleurs une réunion cet après-midi avec les représentants du ministère et nous avons bon espoir que cela se mette enfin en place pour 2025“, explique-t-elle. Il faut dire que sur ce sujet, la France accuse toujours un retard, là où le dépistage est déjà en place dans la plupart des pays européens. L’étude française Depistrec de test de pertinence et faisabilité a d’ailleurs été menée entre 2015 et 2017 (voir aussi cet article). La HAS ayant émis un avis favorable en février 2022. Mais depuis, la validation pour le remboursement et l’inclusion dans le plan de dépistage néonatal peinent à voir le jour – le Covid n’a pas aidé. Pourtant les études, médicales et médico-économiques montrent l’intérêt de ce dépistage partout dans le monde pour la survie des enfants atteints.