Conflit avec la CNAM : La colère grandit chez les biologistes
Dans un contexte de débat houleux autour du PLFSS 2025, où l'assurance-maladie en a remis une couche sur le dos des biologistes, les relations sont totalement gelées. Les responsables syndicaux, unis, appellent à signer leur pétition et à une mobilisation générale en fin d'année.
CECI EST UN APPEL A LA RESISTANCE AU POUVOIR ADMINISTRATIF
QUI NOUS GOUVERNE
« Seuls on va plus vite, ensemble on va plus loin »
C’est ainsi que se conclut le dernier communiqué de presse du 29 octobre des syndicats de la biologie médicale.
Les quatre syndicats représentatifs appellent tous les biologistes de terrain à se mobiliser en fin d’année pour fermer les portes des laboratoires du 23 au 30 décembre 2024.
Un shutdown organisé pour marquer concrètement la date à laquelle l’enveloppe de biologie de la sécurité sociale sera consommée. Et donc, la date à partir de laquelle les biologistes travaillent “gratuitement” ou à perte.
Attachement au métier
Pour les responsables syndicaux, l’enjeu de cette mobilisation “n’a pas d’autre but que de préserver notre bien commun : notre métier, notre rôle, notre avenir“, lancent-ils à leurs consoeurs et confrères.
Le communiqué fait état du profond mépris auxquels font face les syndicats lors des négociations avec la CNAM et des propos souvent limitants de son directeur, Thomas Fatôme, pour qui les laboratoires de biologie ne sont que des appareils à opération financière sur le dos de la sécu. Une conclusion dogmatique basée sur des chiffres macroéconomiques qui fait fi des bénéfices apportées par la biologie médicale privée française : des analyses rapides, fiables et finalement peu coûteuses pour la plupart des tests avec un bon maillage du territoire et une position de soins de premiers recours peu exploitée.
Situation bloquée
La sécurité sociale communique ainsi dans les médias pour continuer de dresser un portrait des biologistes “profiteurs” qui ne veulent pas “partager”. Ainsi, Thomas Fatôme cité dans le JIM « Il est normal de partager les efforts d’économies quand on dégage, comme le secteur en 2023, 17 % de marge brute d’exploitation, c’est une rentabilité très significative au regard d’autres secteurs d’activité ». En face, les biologistes expliquent que ces chiffres macro-économiques cachent des disparités très grandes et que nombre de laboratoires ont déjà des marges trop faibles pour investir. Citant notamment le récent rapport Berger sur la biologie médicale qui pointe les fragilités du secteur derrière son apparente bonne santé.
Epreuve de force
Constatant une assurance maladie arcboutée sur ses positions, les biologistes n’ont plus comme leviers de négociations que l’épreuve de force. D’où cet appel au shutdown en fin d’année, qui doit montrer l’union des biologistes et les mettre sous les feux des projecteurs pour mobiliser aussi les médias et l’opinion public.
Une pétition de soutien
En parallèle, les biologistes privés et publics font circuler depuis un mois une pétition de soutien à leur cause.