Unilabs "Nos objectifs : Unifier les diagnostics, innover, dans un cadre dynamique et durable"
Le nouveau directeur général France d'Unilabs, Olivier Fouret, nous a accordé un entretien pour faire le point sur les ambitions du groupe et de sa filiale France dans les années à venir.
Biologiste infos : Quelles sont vos motivations pour intégrer Unilabs ?
Olivier Fouret : Je suis pharmacien de formation et après plus de 20 ans dans l’industrie pharmaceutique à l’international, où j’ai exercé divers postes à responsabilité, j’avais besoin de sortir de ma zone de confort. En outre, les perspectives chez Unilabs France cadrent aussi avec des aspirations plus personnelles. En effet, le groupe, en pleine expansion et de taille intermédiaire par rapport aux grandes multinationales pharmaceutiques, présente un aspect entrepreneurial attrayant. Il offre encore un large potentiel d’évolution tout en ouvrant de nombreuses perspectives de développement.
Olivier Fouret a été nommé directeur général d’Unilabs France au 1er juin 2024. Pharmacien de formation et diplômé de l’ESCP Business School, il a évolué ces quinze dernières années dans des entreprises telles que BMS, Novartis et MSD, à différents postes de haut management, sur les marchés développés et émergents. Avant de rejoindre Unilabs France, Olivier Fouret était directeur général de MSD en Suède, depuis 2022. Crédit Unilabs.
Quels sont vos plus grands défis de ces premiers mois en tant que directeur général France ?
Le groupe Unilabs a grandi très vite par des acquisitions dans le monde entier. Il a la chance aujourd’hui de pouvoir s’appuyer sur un actionnariat unique et solide, qui a un projet de groupe pour du long terme. C’est donc le bon moment pour consolider son fonctionnement, accentuer la visibilité et la portée des actions engagées et inscrire la filiale France dans un projet européen. En France, l’organisation en quinze SELAS apporte à la fois une force et une dynamique locales, tout en posant le défi d’aligner cette structure avec une vision commune pour l’ensemble du groupe. Cela offre une belle occasion d’harmoniser les pratiques et d’uniformiser les outils. Poursuivre la structuration du réseau et sa mobilisation autour d’une dynamique de groupe fait donc partie de mes premières priorités.
Comment s’inscrit Unilabs dans le contexte concurrentiel français de la biologie médicale ?
Il est vrai que la biologie médicale en France est devenue un secteur très concurrentiel. Unilabs a cependant la chance d’avoir un positionnement assez spécifique puisqu’il s’est construit sur des compétences multidiagnostics : radiologie, anatomo-cytopathologie, biologie, génétique. En France, le volet radiologie n’est pas encore développé, mais cela reste un savoir-faire de groupe, notamment avec plusieurs centres de téléradiologie en Europe desservant des hôpitaux avec des services de rapports radiologiques sous-spécialisés. Le service de garde de nuit est assuré par des radiologues européens basés en Australie et en Nouvelle-Zélande. Cette assise procure une vision holistique enrichissante et une base solide pour l’avenir, car la convergence des différents diagnostics est une tendance de fond.
Le secteur de la biologie médicale est montré du doigt par les autorités pour ses profits et la montée de la financiarisation, tout en faisant face à une crise des vocations et une baisse des profits – au moins pour la biologie médicale de ville. Comment se positionne Unilabs dans ce contexte ?
Les reproches sous-jacents sont effectivement stigmatisants pour les biologistes, et il est essentiel aujourd’hui de défendre les intérêts de la biologie médicale dans son ensemble. Il faut la valoriser, la rendre plus visible, faire comprendre son rôle clé dans le système de santé et faire comprendre que ce sont plus de 50 000 emplois locaux qui sont représentés dans un contexte où les autorités décisionnaires peinent parfois à saisir pleinement l’écosystème et les enjeux liés à la transition d’un système de santé curatif à un système préventif, dans lequel la biologie médicale pourrait tenir un rôle majeur. La biologie médicale doit être à proximité des patients sur l’ensemble du territoire, renforçant ainsi l’accessibilité et la qualité de soins. En ce qui concerne la supposée financiarisation, il est essentiel de la replacer dans son contexte. Il est vrai qu’il y a des capitaux en jeu, mais en France, les positions monopolistiques sont étroitement régulées et l’indépendance du secteur médical reste préservée. L’objectif d’Unilabs – et de la plupart de nos homologues – est de maintenir la proximité avec les patients grâce à un maillage territorial fin, tout en développant des plateaux techniques de pointe et performants. À ce titre, le GIE est au service des SELAS qui le constituent. Il permet une centralisation des achats, l’accès facilité à la biologie spécialisée, une expertise financière et un soutien pour les investissements ou pour répondre aux exigences du Cofrac dans le domaine de la qualité. Il offre l’expérience et des possibilités de carrière d’un groupe présent dans 15 pays.
Quels sont les projets opérationnels en cours ?
Il y a toujours de très nombreux sujets sur le feu, que ce soit la recherche de nouveaux partenariats et de nouveaux marchés avec des hôpitaux, des cliniques ou d’autres structures au niveau local ou national, ou encore des collaborations dans le secteur de la recherche. Nous avons aussi un enjeu RH majeur pour attirer et retenir les talents, à tous les niveaux : biologistes, techniciens, secrétaires médicaux, etc. Nous avons, comme tout le secteur, des enjeux de numérisation des processus, d’amélioration du parcours et de la satisfaction du patient – nous travaillons notamment à leur alléger la partie administrative. Enfin, nous continuons de travailler sur les enjeux liés à la RSE : transition vers des flottes électriques, actions pour réduire l’emploi du papier (cela a très bien marché au Portugal, par exemple, avec une réduction de 50 %), rédaction d’une charte de la diversité, et importance de veiller au bien-être de nos soignants, qui sont notre ressource la plus précieuse, particulièrement après cette phase de crise Covid.
Repères
Né en 1987, avec l’ouverture de trois laboratoires diagnostiques en Suisse, le groupe Unilabs s’est rapidement développé en appliquant une stratégie d’acquisition de laboratoires partenaires de qualité sur l’ensemble du continent européen. Depuis fin 2021, Unilabs est intégré à la holding danoise AP Møller, fondée et dirigée par la famille Maersk. La filiale France a vu le jour en 2001 et constitue l’un des premiers réseaux nationaux d’anatomo-cytopathologie et le premier centre FIV (accompagnant la naissance de 4 bébés par jour).
En France, Unilabs représente :
- 15 SELAS,
- 170 sites pré-analytiques,
- 37 plateaux techniques,
- 270 biologistes,
- 2 520 collaborateurs,
- 7 millions de patients par an.
Dans le monde, le groupe Unilabs représente :
- une présence dans 15 pays sur 4 continents,
- 13 500 employés,
- 210 laboratoires avec 2 100 sites de prélèvements,
- 1 360 médecins,
- 221 millions de tests par an,
- 180 centres d’imagerie médicale,
- 5 millions d’examens radiologiques par an,
- un chiffre d’affaires de 1,6 milliard d’euros.