Cancer colorectal : Et si les biologistes distribuaient aussi des kits de dépistage ?

À l’occasion de Mars Bleu, mois de sensibilisation au dépistage du cancer colorectal, le SNMB propose d’associer les biologistes médicaux à cet effort national en faveur de la prévention et demande l’autorisation pour les laboratoires de distribuer des kits de dépistage agréés.

Par Sophie HOGUIN, publié le 28 mars 2024

Cancer colorectal : Et si les biologistes distribuaient aussi des kits de dépistage ?

Le cancer colorectal est la 2e cause de mortalité par cancer en France : 3e cancer le plus fréquent chez l’homme (après la prostate et le poumon) et 2e chez la femme (après le sein).

Détecté tôt, il peut être guéri dans 9 cas sur 10. En effet, dans plus de 80% des cas, il s’annonce par une tumeur bénigne qui va évoluer lentement avant de devenir cancéreuse. Le dépistage joue donc un rôle essentiel.

Un dépistage organisé

Le dépistage organisé s’adresse aux personnes de 50 à 74 ans. Une invitation par courrier leur est adressée tous les 2 ans. Il consiste en pratique à réaliser un prélèvement de selles à domicile au moyen d’un “kit de dépistage”, à renvoyer ensuite par courrier pour être analysé. Le résultat du test est généralement disponible dans les 15 jours. Dans 96% des cas, le test ne détecte rien d’anormal. Le test peut être obtenu sans prescription médicale en ligne, sur le site monkit.dépistage-colorectal.fr, auprès d’un médecin ou désormais en pharmacie.

Si le test s’avère positif, une coloscopie doit être réalisée dès que possible. En cas de polypes (lésions bénignes pré-cancéreuses, ceux-ci sont généralement retirés pendant la coloscopie). Le diagnostic de cancer n’est diagnostiqué formellement qu’après biopsie.

Une faible participation

D’après les chiffres de Santé Publique France, seuls 35% des personnes ciblées ont réalisé leur test de dépistage sur la période 2021-2022, un chiffre stable bien en dessous des objectifs des programmes européens fixés à 65%. La participation en très légère hausse est plus importante chez les femmes (35,2%) que chez les hommes (33,2%). Ce faible taux s’explique notamment par un frein culturel et pratique puisqu’il nécessite de récolter les selles du patient…

Et les biologistes dans tout ça ?

Pourquoi les biologistes, qui sont des médecins et des pharmaciens, accessibles sans rendez-vous sur l’ensemble du territoire, ne distribuent-ils pas de kits de dépistage ? C’est la question que soulève le SNMB (syndicat national des médecins biologistes).

Dans un communiqué du 25 mars, son président Jean-Claude Azoulay développe ainsi : “Il est essentiel de faciliter l’accès au dépistage du cancer colorectal, dans un contexte où la France accuse un retard préjudiciable à la santé de nos concitoyens. Les biologistes sont bien placés pour contribuer à cet effort national : ils reçoivent chaque jour plus de 500 000 patients dans les laboratoires couvrant l’ensemble du territoire national et accessibles sans rendez-vous ni connexion électronique.”

Le SNMB demande donc aux pouvoirs publics d’associer les biologistes à l’effort national de prévention en autorisant la délivrance des kits dans les laboratoires de ville, comme le font leurs collègues des pharmacies d’officine par exemple.

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