HAS - détection de mutations par amplification des nucléotides: oui pour Huntington, Friedreich, ataxies spinocérébelleuses et CANVAS
La Haute autorité de santé (HAS) a publié son premier volet du rapport d'évaluation sur la détection de mutations par amplification des nucléotides pour la maladie de Huntington, l’ataxie de Friedreich, des ataxies spinocérébelleuses de type 1, 2, 3, 6, 7, 17 (SCA 1, 2, 3, 6, 7, 17) et le syndrome CANVAS. Elle se prononce en faveur du passage de ces détections vers le NABM en postnatal et prénatal (sauf pour le CANVAS seulement postnatal).
Ce rapport d’évaluation fait partie d’un ensemble de 17 maladies neurologiques graves, rares et invalidantes pour lesquelles il n’existe pas de traitement préventif ou curatif et dont le diagnostic est posé par la détection de mutation par expansion de nucléotides. L’assurance maladie a demandé à la HAS d’évaluer l’opportunité du transfert de ces actes de la liste complémentaire vers la nomenclature des actes de biologie médicales (NABM).
Dans ce premier volet, la HAS s’est intéressée à la maladie de Huntington, de l’ataxie de Friedreich, des ataxies spinocérébelleuses de type 1, 2, 3, 6, 7, 17 (SCA 1, 2, 3, 6, 7, 17) et du syndrome CANVAS.
Pour chacune de ces maladies, l’HAS évalue l’intérêt médical à la fois en post-natal, prénatal et préimplantatoire. Le séquençage n’est pas inclus dans cette évaluation.
Avis favorable
La HAS résume sa conclusion comme suit : “Il apparait médicalement pertinent de proposer une recherche de mutation par expansion de nucléotides :
- dans le cadre de la maladie de Huntington, de l’ataxie de Friedreich et des SCA 1, 2, 3, 6, 7, 17 :
- pour le diagnostic postnatal chez des patients symptomatiques, ou chez des personnes asymptomatiques majeures apparentées,
- pour le diagnostic prénatal et préimplantatoire ;
- dans le cadre du CANVAS pour le diagnostic postnatal chez des patients symptomatiques, ou chez des personnes asymptomatiques majeures apparentées.
En revanche, à ce jour, et sur la base de cette évaluation qui vise à rendre un avis sur l’inscription à la NABM, il n’y a pas encore d’éléments permettant d’identifier une pertinence médicale à la recherche de mutation par expansion de nucléotides responsable de CANVAS au niveau du gène RFC1 dans le cadre du diagnostic prénatal ou pré-implantatoire.”
Nécessité de la discussion avec les futurs parents
La HAS, toujours très prudente en matière d’éthique n’omet pas de rappeler que, le diagnostic prénatal ou préimplantatoire, quelle que soit la maladie, doit être discuter en centre pluridisciplinaire. Elle rappelle également le bénéfice attendu avec un dépistage post-natal : réduire l’errance diagnostique, préserver le plus longtemps possible les capacités fonctionnelles du patient et l’accompagner, lui et ses proches, au niveau médical, social et psychologique.
Conditions de réalisation des actes
La HAS précise les conditions de prescription, réalisation, interprétation et annonce du diagnostic
- Prescription :
- consultation médicale individuelle, par un médecin formé, exerçant au sein d’une équipe pluridisciplinaire rassemblant des compétences cliniques et génétiques ;
- information du patient sur l’existence des filières, centres de référence et de compétence maladies rares, pour lui proposer, une prise en charge, un accompagnement (y compris psychologique) et un suivi au sein de ceux-ci ;
- Réalisation de l’acte :
- au sein de laboratoires de biologie médicale ayant une expertise dans le diagnostic de ces maladies et travaillant en lien avec les filières maladies rares, centres de référence maladies rares et laboratoires de biologie médicale de référence ;
- choix des techniques (PCR standard fluorescente et RP-PCR essentiellement) en fonction des caractéristiques de la mutation
- Interprétation des résultats de l’examen
- Précisions sur le contenu souhaitable du compte-rendu et les modalités d’annonce du diagnostic.
Plus d’information sur le site de la HAS