Le métier de biologiste médical en vingt missions
Après cinq ans de travail, la section G de l’Ordre National des Pharmaciens, l’Ordre National des Médecins et le Conseil National Professionnel de Biologie Médicale publient un document qui a vocation à devenir une référence de l’exercice personnel de la profession de biologiste médical pour conforter la place de ce dernier dans le parcours de soins du patient.
Ce travail a été initié en 2018, avec une première publication des 20 missions du biologiste médical en 2019 (lire Biologiste infos n°100, juin-juillet-août 2019, page 8). Quatre ans plus tard, les détails de ces missions sont finalisés grâce à un travail commun de la section G (biologie médicale) de l’Ordre national des pharmaciens (CNOP), de l’Ordre National des Médecins (CNOM) et du Conseil National Professionnel de Biologie Médicale (CNP de BM). Le document intitulé « Les missions du biologiste médical » a été entériné le 10 mai par les membres du conseil d’administration du CNP de BM, après avoir été validé par la section G du CNOP et le CNOM.
« Les spécialités médicales font toutes face à une évolution fulgurante des connaissances scientifiques, des progrès technologiques et des pratiques professionnelles. La biologie médicale, spécialité transversale en pleine mutation, ne fait pas exception : elle doit, elle aussi, relever de nombreux défis et affirmer sa place d’acteur incontournable dans la maîtrise de la qualité et de la permanence des soins. ». introduit le Dr Isabelle Aimone-Gastin, Présidente du CNP de BM. « Cette approche exhaustive des missions des biologistes médicaux place définitivement ces derniers au centre des parcours de santé et de soins des patients et souligne les compétences indispensables à l’exercice de notre spécialité, tout en valorisant l’expertise de notre profession » souligne-t-elle.
Un document qui fait consensus
« Visibilité, pédagogie et compréhension du métier sont les principaux mots clés de ce document, dont la rédaction a été initiée en 2018 par Bernard Poggi, alors président de la section G de l’Ordre des pharmaciens » présente le Dr Philippe Piet, président de la section G du CNOP. « La nécessité de décrire le métier de biologiste c’est imposé comme une évidence » se souvient-t-il. Les missions décrites « permettent l’exercice personnel de la profession de biologiste médical et ont vocation à conforter la place du biologiste médical dans le parcours de santé du patient » précise le document, qui « a été validé par l’ensemble de la profession, quelque soit l’origine et le mode d’exercice, hospitalier, libéral ou salarié » indique le Dr Jean-Louis Pons, vice-président du CNP de BM. Diagnostic biologique, prévention, dépistage, garant du dossier biologiste du patient, prise en charge, juste prescription, validation et interprétation des résultats, échanges avec les patients, les professionnels de santé, mise en place et suivi du traitement, maîtrise de l’examen de biologie médicale, permanence des soins, indépendance, management de la qualité, formation continue, contribution à la production de données scientifiques, formation, activité d’expertise, participation aux instances médicales et administratives des établissements de santé, aux missions transversales et aux structures pluriprofessionnelles sont les éléments incontournables listés ici.
Le biologiste intégré dans le système de soin
En filigrane, ces missions rappellent « qu’un examen de biologie médicale seul n’est jamais un diagnostic, mais qu’il doit être intégré à l’ensemble des éléments cliniques du patient » insiste Philippe Piet. « Notre objectif est de positionner le biologiste dans son métier vis-à-vis des médecins, de la population, des tutelles » contextualise le Dr Jean Canarelli, président de la commission biologie du CNOP « En décrivant les missions des biologistes, notre finalité est également de renforcer l’attractivité de la profession. Nous sommes à ma connaissance les seuls à nous être dotés d’un document aussi complet » surenchérit Jean Louis Pons. « Ces missions pourraient être un élément de base essentiel pour graver dans le marbre le rôle des biologistes dans le système de soins » résume Philippe Piet.
Ouvrir des portes
« Il s’agit d’un texte fondateur, une feuille de route dont les professionnels peuvent s’inspirer pour adapter leurs pratiques » affirme Jean-Louis Pons. « L’idée c’est chacun s’en empare et déploie les moyens matériels pour le rendre effectif » ajoute Jean Canarelli. « Nous souhaitons par ce document libre de droit renforcer les missions des biologistes et ouvrir la porte à ce qui pourrait évoluer » projette Philippe Piet.