Pied diabétique : Colonisation ou infection ?
La difficulté de déterminer si les bactéries qui s'installent dans une plaie forment une simple colonie ou si elles sont pathogènes est récurrente en dermatologie. Le rôle du biologiste est essentiel, mais ne peut se passer de la clinique ; un dialogue entre les deux est nécessaire. Dans le cas du pied diabétique, l'enjeu est de taille, car le risque d'amputation et de mortalité à court terme est majeur.
À l'occasion des Journées francophones de biologie médicale (JFBM), le professeur Jean-Philippe Lavigne, chef du service de microbiologie et hygiène hospitalière au CHU de Nîmes, est revenu sur cette délicate question : comment déterminer le passage de la simple colonisation d'une plaie d'un pied diabétique à celui de l'infection ? Et comment identifier l'agent pathogène en cas d'infection afin de donner le bon traitement antibiotique ?
Les enjeux
Dans le monde, quelqu'un meurt du diabète toutes les 7 secondes et quelqu'un est amputé toutes les 20 secondes. C'est plus de 8 000 amputations par an en France. Plus d'un tiers des diabétiques vont développer une plaie du pied au cours de leur vie. La moitié de ces plaies va s'infecter. 70 % vont récidiver. La mortalité à 5 ans est de 68 %. En outre, l'administration d'antibiotiques à l'aveugle a favorisé l'apparition de bactéries multirésistantes.
Facteurs de risque
Le pied diabétique est...
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