Insuffisance rénale chronique : la calprotectine coupable de la calcification vasculaire
La calcification vasculaire est l'une des complications de l'insuffisance rénale chronique. Une nouvelle recherche a identifié une protéine inflammatoire, la calprotectine, comme coupable majeure dans ce processus. Cette découverte ouvre la voie à un traitement potentiel, le paquinimod.
L’un des problèmes majeurs associés à l’insuffisance rénale chronique est la calcification vasculaire, complication qui rend les vaisseaux sanguins rigides, contribuant ainsi au développement de maladies cardiovasculaires graves.
Jusqu’à présent, les options de traitement pour la calcification vasculaire étaient limitées et peu efficaces. Une équipe de chercheurs du CHU de Toulouse, de l’Inserm et de l’Université Toulouse III – Paul Sabatier* vient de faire une découverte qui pourrait changer la donne.
Les chercheurs ont effectué une analyse protéomique à grande échelle, en parallèle d’analyses ciblées en Elisa sur des échantillons de plasma de patients atteints d’insuffisance rénale et de patients dialysés. Les 453 patients étaient issus de différentes cohortes.
Leurs analyses révèlent la présence significative de calprotectine, une protéine inflammatoire. Un taux élevé de calprotectine est corrélé aux complications cardiovasculaires et à la mortalité.
Pour confirmer cette découverte, des études in vivo et in vitro ont été menées. Elles ont démontré de manière concluante le rôle direct de la calprotectine dans la formation de la calcification vasculaire.
Le paquinimod, candidat médicament
Cette percée ouvre la porte à une nouvelle approche thérapeutique. Le paquinimod, un inhibiteur de la calprotectine, apparaît comme un candidat médicament prometteur pour contrer le développement de la calcification vasculaire.
Cette avancée significative pourrait révolutionner la prise en charge des patients atteints d’insuffisance rénale et sous dialyse, en ciblant spécifiquement la calcification vasculaire. En conséquence, elle pourrait contribuer à réduire la morbidité et la mortalité liées aux événements cardiovasculaires chez ces patients.
Rappelons que l‘insuffisance rénale chronique est un fléau mondial touchant 10% de la population adulte. Cependant, chez les personnes de plus de 70 ans en Europe, cette prévalence peut grimper jusqu’à 30%.
Référence
*Etude DOI : 10.1126/scitranslmed.abn5939 publiée dans Science Translational Medicine