Grèves et boycott de LABOé-SI, les biologistes sont en colère

Les biologistes ont annoncé des fermetures programmées de laboratoires pour le week-end du 20 au 23 septembre inclus et demandent aux éditeurs informatiques de les soutenir dans leur lutte pour être rémunéré du travail d'alimentation du système LABOé-SI.

Par Sophie HOGUIN, publié le 05 septembre 2024

Grèves et boycott de LABOé-SI, les biologistes sont en colère

En l’absence de réponse de la CNAM aux alertes des biologistes médicaux des secteurs libéraux et hospitaliers, suite à l’annonce de nouvelles baisses de tarifs (voir cet article du 28 août et du 31 juillet) les syndicats ont appelé à la fermeture des laboratoires du vendredi 20 septembre au lundi 23 septembre inclus et ce de manière reconductible.

Dans leur communiqué commun, les biologistes soulignent que “courant décembre 2024, l’enveloppe budgétaire dédiée à la biologie médicale sera consommée“, dès lors la population risque de souffrir d’un “SHUT DOWN » imposé de facto par la CNAM, avec fermeture totale des laboratoires, probablement vers la mi-décembrelorsque cette enveloppe de biologie sera épuisée et que les examens ne pourront plus être pris en charge.

Travailler à perte ?

A cela Thomas Fatôme, directeur général de la CNAM reste droit dans ses bottes et rétorque que toutes les décisions prises sont conformes à l’accord signé à l’été 2023 et que les patients seront toujours remboursés des actes de biologie médicale même si l’enveloppe est dépassée. Ce qui n’est pas le discours tenus par les biologistes qui annoncent juste qu’ils ne travailleront plus dès lors que l’enveloppe sera dépassée, puisque qu’ensuite, ils sont redevables de ces actes supplémentaires.

Pour que tous se rendent compte de l’ampleur des baisse de tarifs prévues par la CNAM, le communiqué prend l’exemple du taux d’hémoglobine glyquée qui passerait de 4,75 euros à 2,25 euros. Le risque pris par la CNAM d’imposer des tarifs aussi bas sur des examens de routine est d’asphyxier les petits laboratoires et de pousser certaines structures à ne plus faire des examens réalisés à perte. Donnant donc l’avantage aux groupes financiers sur les laboratoires indépendants et diminuant le service au patient.

Fronde contre LABOé-SI

Les biologistes médicaux appellent les éditeurs informatiques à être solidaires dans leur – maintenant longue – lutte pour obtenir une juste rémunération pour le travail de collecte et d’encodage nécessaire à alimenter le système LABOé-SI qui prend le relais du SIDEP mis en place pour transmettre les résultats du SARS-CoV-2. En effet, la CNAM refuse toujours la mise en place du forfait numérique global en rapport avec LABOé-SI (voir cet article).

Le communiqué intersyndical du 23 août précise qu'”à ce jour, sans modification des paramétrages, les biologistes peuvent toujours facturer ce forfait indispensable à la facturation de la PCR Covid.” mais souligne que plusieurs éditeurs de logiciel de laboratoire proposent des mises à jour permettant de basculer ces envois de résultats dans le nouveau cadre de LABOé-SI.

Les syndicats enjoignent aux biologistes médicaux de ne pas accepter ces mises à jour et demandent  aux éditeurs informatiques de se tenir à leurs côtés en ne leur imposant pas.

Une manière de garder un moyen de pression sur ce sujet qui doit à terme intégrer de plus en plus de nouvelles maladies à surveiller. Le communiqué de conclure “Il y va de la crédibilité du travail effectué pour se doter d’une surveillance épidémiologique de qualité.”

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