Ouilab Dynalab : Des biologistes au cœur de leur laboratoire
Profitant des JFBM, nous sommes allés rencontrer le laboratoire Ouilab Dynalab à La Chapelle-Saint-Luc, dans l'agglomération de Troyes. Plongée dans une structure indépendante, au sein d'un réseau large et solide, guidée par Maxence Lotellier, l'un de ses biologistes.
Grand, la trentaine, le regard et la voix douce, Maxence Lotellier a décidé de nous faire visiter les lieux en suivant le parcours des prélèvements. Le laboratoire se prépare pour l’opération de sensibilisation au cancer du sein et une arche de ballons roses accueille les visiteurs. « Nous animons régulièrement les locaux en fonction d’évènements saisonniers », précise notre hôte. Le parcours patient fonctionne avec une « marche en avant » : entrée, accueil, salle d’attente, prélèvement, sortie séparée. Passé les salles de prélèvements et la salle d’attente décorée à l’attention des enfants, nous entrons sur le plateau technique – la face cachée aux patients.
Liberté et ouverture
Maxence Lotellier a intégré la structure il y a maintenant 2 ans. Il espère pouvoir en devenir bientôt associé. « Ce que j’aime dans le fonctionnement de ce laboratoire, c’est la liberté d’entreprendre. Nous sommes 17 biologistes et 1 interne. Les décisions sont donc prises en collégialité, mais le groupe est ouvert : si vous avez une idée et que vous voulez la porter, il n’y a pas de frein. »
Une occasion dont il s’est saisi rapidement, lui qui a à cœur d’être au contact des patients et de développer les actions de prévention : « Nous organisons des initiatives pour aller vers eux, précise-t-il, comme un dépistage gratuit des marqueurs du diabète, par exemple, à l’occasion de la semaine nationale du diabète. J’ai d’ailleurs été affolé par le nombre de prédiabètes que nous avons détectés ! » Le laboratoire est aussi associé à d’autres professionnels de santé pour faire des animations, de l’information et de la sensibilisation à l’occasion d’Octobre Rose. « Ce sont des opérations que nous menons grâce à la CPTS dans laquelle je m’investis », ajoute le biologiste.
Le biologiste accessible à tous
Le laboratoire de La Chapelle-Saint-Luc et son site de prélèvement ont été pensés pour garder le biologiste au cœur des processus et accessible à tout le monde. Ainsi, un poste de travail – consacré notamment à l’analyse des lames par Cellavision – est placé dans la salle de réception et d’enregistrement des prélèvements extérieurs. « Nous avons une forte activité extérieure : la structure comporte 16 sites répartis dans l’Aube, l’Yonne, la Seine-et-Marne et la Haute-Marne. Sur tout le territoire, nous recevons dans nos locaux 2 500 patients par jour ; l’arrivée des échantillons se fait en continu. » Dans la salle de réception, des casiers accueillent les bacs et mallettes de prélèvement avant qu’ils soient pris en charge sur l’un des 12 postes de réception. Les techniciennes – toutes des femmes – les vérifient et les enregistrent dans le système informatique avant de les transmettre au dispatching où ils seront préparés et orientés dans la chaine d’analyse.
« Les techniciennes ont régulièrement des questions, que ce soit par rapport à la nomenclature, à des ordonnances mal rédigées, etc. La présence du biologiste dans la salle permet de fluidifier le flux, car il répond en direct à leur questionnement. Un gain de temps, d’efficacité et de qualité pour tout le monde », détaille Maxence Lotellier.
En outre, cette place centrale est aussi à proximité de la zone patients. Le biologiste peut alors très facilement répondre aussi aux demandes des secrétaires de l’accueil ou à celles des patients et des préleveurs du site. Il dispose enfin d’une visibilité immédiate sur le plateau technique afin de superviser celui-ci. Les différents biologistes tournent à ce poste régulièrement.
Des analyses 24 heures / 24
Le laboratoire est ouvert de 7 h 30 à 18 h 30 du lundi au vendredi et jusqu’à 16 h 30 le samedi. Cependant, le plateau technique fonctionne 24 heures / 24, 7 jours / 7, afin de réaliser les analyses urgentes des établissements de soins comme les Établissements aubois de soins immédiats (EASI), la clinique ELSAN, SOS Médecins et certaines maisons de retraite avec qui Dynalab a noué des partenariats. Une solution efficace pour désengorger les urgences pour certaines pathologies aigües.
Maîtrise des flux et de la qualité
Comme dans tous les laboratoires de France aujourd’hui, les maitres mots sont bien sûr « maitrise des flux et de la qualité ». On sent concrètement le poids de ces deux contraintes majeures des laboratoires de biologie médicale. Les prélèvements doivent être traités rapidement : certains échantillons sont fragiles, un processus trop long pourrait les abimer et la gestion de la qualité doit être irréprochable. « Nous réalisons trois contrôles qualité par jour. Matin, midi et soir. Le contrôle du midi n’est pas obligatoire, mais nous avons préféré l’instaurer tout de même. Il nous garantit, en cas de déviation, que seuls les échantillons d’une demi-journée sont mauvais. À vrai dire, je pense que sur ces 3 dernières années, cela ne nous a été utile qu’une seule fois. Mais au niveau du prix cela ne revient pas vraiment plus cher. » Arrivés à l’étage où se situent les bureaux administratifs, le biologiste nous explique que la gestion de la qualité implique aujourd’hui le traitement de plusieurs milliers de documents. « De l’ordre de 1 500 », ajoute alors la responsable qualité du site, en grande réunion avec ses homologues du groupe Ouilab ce jour-là. Dans la pièce attenante, un autre point sensible de la gestion du labo : le service informatique. Aujourd’hui géré en commun avec Ouilab.
La force d’un réseau
Le laboratoire Ouilab Dynalab est né en 2021, à l’occasion de la fusion de Dynalab et de Medlab. La fusion a pu s’opérer grâce à l’aide et l’expérience d’Espace Bio, membre fondateur du groupe Ouilab, que la nouvelle structure a donc intégré à cette occasion, prenant le nom de Ouilab Dynalab. « Cette intégration nous a permis de conserver une autonomie de fonctionnement tout en bénéficiant de processus groupe, comme la mutualisation des achats, de la qualité, de l’informatique et des autres fonctions de support (RH, finance, marketing et communication) », précise le biologiste. Une intégration qui semble inévitable aujourd’hui pour optimiser la rentabilité et réussir à accéder à des technologies innovantes en génétique ou en biologie moléculaire, par exemple.
Au niveau national, Ouilab est membre du réseau Les Biologistes Indépendants (LBI), un autre échelon de coopération permettant, par exemple, d’accéder à des appels d’offres nationaux, à des achats groupés grâce à LBI coopérative, et de profiter des retours d’expérience de nombreux autres laboratoires.
Un service rare d’AMP
« Nous sommes le seul laboratoire de l’Aube à avoir l’agrément pour réaliser des inséminations intra-utérines avec sperme du conjoint (IAC). Nous avons décidé de consacrer un site à la procréation médicalement assistée afin de garantir l’entière intimité et la confidentialité des patients concernés. Il est donc situé au sein du laboratoire Pasteur de Troyes. Quatre biologistes à plein temps, titulaires du DU d’aide à la procréation, peuvent répondre à toutes les questions de nos patients et les orienter ».