Ségur numérique : la biologie accuse un retard, nécessité d'une vague 1bis
La Délégation au Numérique en Santé (DNS), l’Agence du Numérique en Santé (ANS) et la Caisse nationale de l’Assurance Maladie (Cnam) ont présenté un premier bilan de la vague 1 du Ségur Numérique, le 21 septembre lors d’une conférence de presse. Elles ont souligné qu’elle a été « plus contrastée » en biologie médicale que dans les autres couloirs.
Pour rappel, le programme Ségur numérique a pour ambition de généraliser le partage fluide et sécurisé des données de santé. Lancé en 2021 et doté d’un budget de 2 milliards d’euros d’ici 2026, il a été imaginé en « vagues ». Après une vague 1 centrée sur l’alimentation de Mon Espace Santé, la vague 2 viendra parachever ce partage des données de santé et étendra le périmètre des logiciels concerné à d’autres professions (sage-femmes, paramédicaux, etc.).Le 20 septembre marquait la date limite pour l’installation, par les éditeurs, des mises à jour des logiciels « Ségur vague 1 ». Dans le couloir biologie médicale, sept solutions de gestion de laboratoire (SGL) avaient été référencées par l’ANS : Kalisil 4.0 et Hexalis 5.0 (Dedalus) ; Lamweb 05.02 (Histone) ; Tdnexlabs V2 (Technidata) ; Edgelab 7.0.1 (Inlog) ; Glims 10 (MIPS) ; Molis 441-SP6 (CGM).
Biologie de ville ça va, biologie d’hôpital à la traîne
Les autorités se sont félicitées, lors de cette conférence de presse, du succès de cette vague 1. Plus de 99% des mises à jour commandées ont été déployées sur le terrain et « sur chaque secteur sanitaire, une masse critique d’établissements et professionnels de santé dispose aujourd’hui de logiciels conformes », a souligné la DNS. Mais le bilan est, en biologie, « plus contrasté que dans les autres couloirs », avec « une masse critique de commandes de mise à jour non atteinte ». Une « vague 1bis » est donc en gestation pour y remédier. Ce retard a été évoqué par Bruno Gauthier, trésorier de la Société française d’informatique de laboratoire (SFIL), le 19 septembre lors d’un webinaire organisé par l’ANS à propos du transcodage LOINC. Il a souligné les difficultés rencontrées par un éditeur majeur du secteur pour développer une version stable compatible Ségur de son SGL. Globalement, « nous avons un niveau de déploiement des versions Ségur en biologie de ville qui est très satisfaisant, de l’ordre de 78%. Nous n’avons pas du tout le même niveau au sein des structures hospitalières, où le taux de déploiement est inférieur à 30% », a-t-il noté.
Une vague 1bis pour des ajustements
Cette vague 1bis va « permettre aux éditeurs hospitaliers de rattraper leur retard, aux quelques laboratoires de biologie de ville restant de réaliser leur migration, et à l’ensemble du secteur d’harmoniser les différents référentiels ». Parmi les ajustements que permettra la vague 1bis, il a cité l’exemple de la nomenclature UCUM de mesure des unités, exigée dans les logiciels de gestion des cabinets de médecins de ville, mais pas dans les SGL. Outre l’annonce d’un « dispositif spécifique à construire pour la biologie médicale, pour sécuriser un déploiement plus massif des fonctions clés de la vague 1 (alimentation DMP et transcodage LOINC des catalogues d’examens) », la DNS a annoncé que les premiers textes réglementaires de la vague 2 devraient être publiés « en fin d’année », pour un déploiement à horizon 2024-2025.